30 septembre, 2020Des remarques anti-femmes et misogynes faites à l’encontre de la dirigeante syndicale Zehra Khan dans une émission de télévision ont déclenché une large manifestation de femmes dans la ville de Karachi au Pakistan, réunissant des syndicalistes, des dirigeantes de partis politiques et des militantes.
Prenant position contre les tendances anti-femmes croissantes dans les médias, la Fédération des travailleuses à domicile (HBWWF), affiliée à IndustriALL Pakistan, a organisé une manifestation à Karachi ce 25 septembre.
Les intervenantes ont souligné qu’un renouvellement des coutumes et traditions archaïques de la société féodale et tribale affaiblit les fondements d’un pays moderne et pluraliste et contribue aux tendances croissantes de discrimination à l’égard des femmes. Il ouvre également la voie à l’exploitation des femmes, des enfants, des transsgenres, des minorités et d’autres groupes vulnérables de la société.
Lorsque des forces qui agissent contre les femmes et les droits humains sont directement ou indirectement encouragées par l’État, cela finit par rendre les femmes, les enfants, les filles et les transgenres vulnérables dans les rues, les établissements d’enseignement, les lieux de travail et même dans leur propre foyer.
Zehera Khan, de la fédération HMBWWF, a indiqué :
“Les commentaires misogynes de l’écrivain Khalilur Rehman démontrent un affaiblissement de l’éthique progressiste et démocratique au sein de la société. Cela se reflète également dans l’augmentation de la violence à l’égard des femmes, qui constitue une menace pour leur vie.
Les femmes du Pakistan ne peuvent plus se taire et nous allons nous unir pour briser le patriarcat sous toutes ses formes. Le mouvement syndical, tant au Pakistan qu’au niveau international, doit s’assurer que la manière dont les médias présentent les femmes est conforme à une vision moderne et qu’elle respecte les femmes et les droits humains reconnus au niveau international.”
Les participantes à la manifestation ont exigé que :
- tout contenu anti-femmes dans les médias, y compris les médias électroniques, soit interdit
- l’agression sexuelle sur les femmes, le harcèlement et la propagande contre les femmes soient reconnus comme un crime
- les contenus anti-femmes dans les livres scolaires soient supprimés
- les lois discriminatoires à l’égard des femmes soient abolies
- les différences salariales fondées sur le genre soient éliminées