Jump to main content
IndustriALL logotype

Les Fédérations syndicales internationales saluent la remise en liberté des activistes cambodgiens

2 juin, 2014Les Fédérations syndicales internationales ont salué la remise en liberté de 23 activistes cambodgiens qui avaient été arrêtés après des manifestations en faveur de hausses de salaire en janvier dernier. Elles restent cependant préoccupées par la sévérité de la sentence et le manque d’équité de leur procès.

A la suite de pressions considérables et d’une campagne menée à la fois sur place et au plan international par IndustriALL Global Union, la CSI et UNI Global Union, ainsi qu’avec le soutien d’ONG et de certaines enseignes du domaine de la mode, les 23 travailleurs concernés ont été libérés après le prononcé du verdict de la cour de Phnom Penh ce vendredi 30 mai.

Les 23 hommes, parmi lesquels 21 s’étaient vus refuser une remise en liberté conditionnelle et étaient détenus depuis janvier, ont été condamnés à des peines avec sursis allant de six mois à quatre ans et demi de prison. Dans un verdict séparé, deux syndicalistes mis en détention en novembre 2013 dans le cadre de la grève chez SL Garment ont également été relâchés, portant ainsi le total à 25. Les accusations comprenaient l’instigation au crime, la violence délibérée avec circonstances aggravantes et la destruction volontaire de propriété. Quatre parmi ces hommes ont été condamnés à des amendes d’environ 2.000 dollars chacun.

Le Secrétaire général d’IndustriALL Jyrki Raina, qui représentait également la CSI et UNI lors d’une rencontre à haut niveau avec des ministres le 26 mai dernier a déclaré :

“Nous sommes immensément soulagés que les détenus aient été libérés et qu’ils puissent retrouver leurs familles au bout de cinq longs mois en prison. Les sentences de prison, lourdes mais assorties de sursis, prononcées par la cour sont une tentative de sauver la face après les graves critiques émises par un certain nombre d’observateurs internationaux s’agissant de l’absence de preuves directes contre les accusés et des graves irrégularités commises au cours de leur procès.”

Ath Thorn, Président du syndicat de la confection C.CAWDU, affilié d’IndustriALL ajoute :

“Cette victoire est un premier pas. Le mouvement syndical va continuer à se battre pour un salaire minimum de 160 dollars pour les travailleurs et travailleuses de la confection et du textile et afin d’assurer la protection de leurs droits ainsi qu’un emploi décent et digne.”

IndustriALL, la CSI et UNI vont maintenant rediriger leur combat vers le salaire minimum et le processus de mise en place de la législation syndicale. L’Organisation internationale du Travail (OIT) a publié une critique acerbe de la dernière mouture du projet de loi sur les syndicats, qui selon elle “ ignore les demandes du comité des experts de l’OIT sur l’application des conventions et recommandations”.

Entretemps, le gouvernement cambodgien a confirmé que l’étude de fond qui a été menée dans le cadre de l’adoption prochaine d’un mécanisme de fixation des salaires sera présentée aux syndicats et à l’association patronale du secteur de la confection, la GMAC, d’ici à mi-juin afin que les négociations sur le salaire minimum puissent reprendre.

Philip Jennings de UNI a déclaré :

"Nous saluons la nouvelle de la libération des 23 travailleurs qui avaient été emprisonnés à tort pour s’être opposé à une injustice. Nous demandons maintenant au gouvernement cambodgien de faire ce qui doit être fait, à savoir reconnaître les normes internationales du travail et résoudre la problématique du salaire minimum. De par le monde, on commence à reconnaître que des salaires décents seront l’un des fondements de la reprise mondiale. Le Cambodge est un pays mûr et se doit d’agir comme tel."

La Secrétaire générale de la CSI Sharan Burrow a déclaré qu’une campagne conjointe avait à nouveau porté ses fruits pour les travailleurs et travailleuses :

“La solidarité internationale, ça fonctionne! Nos Fédérations internationales ont mobilisé ensemble dans les grandes villes et ont pratiqué un lobbying constant sur le gouvernement et les fabricants cambodgiens ainsi que sur les firmes mondiales de vêtement pour inverser la tendance inacceptable de début janvier. Le traitement des travailleurs et travailleuses de la confection au Cambodge, lorsqu’ils ont manifesté au tout début de janvier comprenait de la brutalité policière, des arrestations et un comportement ouvertement anti-syndical. Il n’y a aucune chance que la CSI, IndustriALL et UNI puissent tolérer que les choses se poursuivent de la sorte. La campagne continue afin d’obtenir justice pour les travailleurs au Cambodge."

“IndustriALL va poursuivre son travail avec les enseignes, le gouvernement cambodgien, les syndicats et les employeurs pour obtenir que ces réformes soient justes et rendent l’industrie de la confection cambodgienne durable, dotée de salaires vitaux, de la liberté d’association et de relations sociales fonctionnelles,” a conclu Jyrki Raina. 

Pour davantage d’information, veuillez contacter : 
Léonie Guguen, Responsable Communications, IndustriALL Global Union. 
Tel : +41 22 308 50 23 
[email protected]  
www.industriALL-union.org 
Centrale : +41 22 308 50 50