1 juillet, 2017Alors que le G20 se prépare à aborder, à Hambourg ce week-end, des problématiques telles que le commerce équitable et la bonne gouvernance des entreprises, les fédérations syndicales internationales appellent les participants du sommet à se pencher sur l’Accord sur les mesures de sécurité ayant trait aux incendies et aux bâtiments au Bangladesh, fraîchement renouvelé, en tant que modèle pour la promotion de pratiques commerciales durables.
Le Secrétaire général d’IndustriALL, Valter Sanches, a déclaré :
Cet Accord juridiquement contraignant est, au stade actuel, la seule option crédible en faveur de la santé et de la sécurité au sein des usines de confection du Bangladesh et a sauvé des vies depuis sa création. Le nouvel accord met davantage l’accent sur le droit des travailleurs et travailleuses à s’organiser et à rejoindre un syndicat, reconnaissant ainsi que leur émancipation est fondamentale pour assurer des lieux de travail sûrs. L’Accord peut être étendu à d’autres secteurs et, en tant que représentants des travailleurs, nous vous invitons à reconnaître l’importance de ce nouvel Accord, qui est un pas significatif dans la direction de chaînes d’approvisionnement mondiales responsables.
Christy Hoffman, Secrétaire générale adjointe d’UNI Global Union, a déclaré :
Le débat sur des pratiques commerciales responsables ne serait pas complet sans une prise en considération sérieuse du succès de l’Accord du Bangladesh et de son renouvellement. Pour le dire simplement, ce modèle de responsabilité et de transparence fonctionne. Le premier accord sauve des vies au sein de l’industrie de la confection au Bangladesh et la version de 2018 renforce les protections accordées aux travailleurs et travailleuses en reconnaissant explicitement le rôle des syndicats s’agissant de rendre le travail sûr.
Le Secrétaire général de la Commission syndicale consultative auprès de l’OCDE, John Evans, a déclaré :
La signature du nouvel Accord démontre qu’une convention juridiquement contraignante entre enseignes et syndicats est un modèle fructueux pour amener un changement positif au niveau des chaînes d’approvisionnement mondiales. Les dirigeants du G20 doivent en retenir la leçon et lui donner leur total soutien.
UNI Global Union et IndustriALL Global Union ensemble avec plus de 20 enseignes ont annoncé la conclusion d’un nouvel Accord sur les mesures de sécurité ayant trait aux incendies et aux bâtiments au Bangladesh lors du Forum mondial sur la conduite responsable des entreprises de l’OCDE à Paris, ce 20 juin. On s’attend à ce que davantage de marques les rejoignent.
Cette convention, qui s’étend sur trois ans, s’appuie sur les acquis du premier Accord du Bangladesh signé en mai 2013 en réaction à l’effondrement du bâtiment Rana Plaza. Il poursuit dans la lignée de l’innovante structure juridiquement contraignante et de l’engagement à la transparence du premier Accord. Il y apporte également de nouvelles protections pour les travailleurs et travailleuses et permettra que bien davantage d’usines soient inspectées et rénovées, à mesure que les enseignes signataires s’adjoignent des fournisseurs.
La poursuite de l’Accord démontre que des conventions contraignantes entre des entreprises multinationales et des fédérations syndicales internationales font leurs preuves en tant que moyens efficaces pour améliorer de manière directe les conditions de travail au sein des chaînes d’approvisionnement mondiales.
Chose importante, il reconnaît le rôle que la liberté syndicale et les syndicats jouent dans l’amélioration de la sécurité sur le lieu de travail. Il reprend des protections améliorées pour les travailleurs et travailleuses dont les usines sont fermées ou délocalisées par suite de sa mise en œuvre. Il présente également la possibilité de s’étendre à des secteurs autres que l’industrie du prêt-à-porter.
L’effondrement du Rana Plaza en avril 2013 a coûté la vie à plus de 1.100 travailleurs et travailleuses et en a blessé 2.500 autres. Six semaines plus tard, des syndicats, des organisations non-gouvernementales et des enseignes annonçaient le premier Accord du Bangladesh. À l’heure actuelle, l’Accord concerne plus de 2,5 millions de travailleurs et travailleuses. Le nouvel Accord entrera en vigueur à l’expiration de la version de 2013, en mai 2018.
En mai de cette année les ministres du travail et de l’emploi du G20 ont rédigé un projet de déclaration visant à fixer les grandes lignes du monde du travail de l’avenir, qui soulignait que “des violations de ce que sont le travail décent et les principes et droits fondamentaux au travail ne pouvaient faire partie de la notion de concurrence” au niveau des chaînes d’approvisionnement mondiales. Ce rapport sera présenté lors du sommet de ce week-end.