9 avril, 2014Deux semaines avant la date anniversaire de l’effondrement dévastateur, les contributions des enseignes de la confection au Fonds fiduciaire des donateurs restent scandaleusement faibles.
IndustriALL et UNI ainsi que la Campagne Clean Clothes, un important réseau défendant les droits des travailleurs, ont exigé ce jour que toutes les enseignes associées au drame de Rana Plaza versent leur part et s’assurent ainsi que les survivants et les familles de victimes reçoivent le soutien dont elles ont tant besoin avant la date anniversaire du 24 avril.
Le Fonds fiduciaire des donateurs, qui permet de coordonner de manière centralisée les demandes d’interventions et la distribution de l’argent, a besoin de contributions à hauteur de 40 millions de dollars pour assurer que les familles des 1.138 victimes et les plus de 2.000 survivants perçoivent des versements tant nécessaires pour compenser leurs pertes de revenus et frais médicaux.
A ce jour, à peine la moitié des entreprises liées à un des ateliers du funeste bâtiment ont pris des engagements et le fonds ne dispose que d’un tiers des moyens nécessaires.
« A ce stade, 15 enseignes, dont Benetton, Matalan, Adler Modemarkte et Auchan, n’ont même pas fait un premier versement au Fonds fiduciaire des donateurs, » indique Phillip Jennings d’UNI Global Union, « nous les appelons toutes à faire immédiatement un versement significatif au Fonds fiduciaire des donateurs, le seul programme d’indemnisation pour les victimes de Rana Plaza ouvert à tous, transparent et reconnu par l’OIT. »
Les enseignes qui ont versé des fonds n’ont pas toutes indiqué publiquement combien elles avaient donné, cependant on peut dire que typiquement il s’agissait de sommes comprises entre 500.000 et 1.000.000 de dollars.
Ineke Zeldenrust, de la Campagne Clean Clothes précise : “Les 29 enseignes qui se fournissaient au départ de Rana Plaza au moment de l’effondrement ou juste avant ont des bénéfices combinés de plus de 22 milliards de dollars par an et il leur est demandé de verser moins de 0,2% de ces bénéfices pour apporter une compensation à des gens qui sont à l’origine de ces bénéfices. Le Fonds fiduciaire des donateurs est ouvert depuis maintenant deux mois et on est toujours très loin des 40 millions de dollars nécessaires. L’arrangement a pourtant tout ce qu’il faut : la liste des donateurs comprend certains des plus grand noms, à la fois d’Europe et des Etats-Unis, mais ils ne contribuent qu’à un niveau scandaleusement bas par rapport à ce qu’ils peuvent se permettre.
Il est clair qu’avec seulement deux semaines devant nous et plus des deux tiers de l’argent toujours manquant, même les marques qui ont déjà contribué doivent faire un nouvel effort pour amener leurs contributions à un niveau plus substantiel.
Seul Primark a contribué à un niveau plus significatif, ayant versé directement sous les auspices du programme un million de dollars au Fonds et des sommes directes aux travailleurs et travailleuses de New Wave Bottoms, l’usine qui les fournissait, pour amener leur contribution à un montant se situant juste en dessous des 7 millions de dollars.
Le mécanisme présidé par l’OIT en vertu duquel le Fonds fiduciaire des donateurs fonctionne a déjà commencé à enregistrer les demandes d’indemnisation. Jyrki Raina, au nom d’IndustriALL Global Union déclare : « Les besoins des travailleurs et travailleurs qui ont survécu à cette catastrophe et des familles de ceux et celles qui y ont péris sont pressants. L’année écoulée les a vus avoir à faire face à des frais médicaux, à l’absence de revenus et à l’horreur de vivre avec le souvenir de cette journée. Les enseignes peuvent démontrer qu’elles peuvent se trouver du côté de la solution, mais seulement si elles versent leur contribution. Lorsque dans deux semaines, le monde nous demandera ce que nous avons fait en réponse à la catastrophe de Rana Plaza d’il y a un an, veulent-elles avoir à avouer qu’elles ont fait faux bond aux victimes ? »
Alors que le compte à rebours du 24 avril s’enclenche, des actions sont prévues de la part de syndicats et d’ONG en Asie, Europe et Amérique du Nord en collaboration avec les organismes International Labor Rights Forum (ILRF), United Students Against Sweatshops (USAS) et Maquila Solidarity Network (MSN).