14 février, 2013La pression exercée par une menace de grève a amené le gouvernement nigérian à donner aux entreprises pétrolières de la zone 90 jours pour assurer la syndicalisation de leurs entreprises.
Le syndicat national des travailleurs du pétrole et du gaz naturel (Nupeng) et l'association du personnel de maîtrise du pétrole et du gaz naturel du Nigeria (Pengassan), se sont rencontrés en novembre 2012 pour entreprendre une action contre les employeurs de la zone franche qui refusaient de reconnaître les droits syndicaux des travailleurs et travailleuses du pétrole. Sur les 123 entreprises installées dans la zone, seules cinq d’entre elles avaient permis la syndicalisation les salariés, et des représailles ont été exercées dans ces cinq entreprises contre des responsables syndicaux qui ont été mis à pied.
Quand les entreprises n'ont pas tenu compte de l'ultimatum de Nupeng et de Pengassan, les deux syndicats ont présenté à la fin janvier 2013 un préavis de grève de trois jours prenant effet le 13 février, si les responsables syndicaux au niveau de l'atelier qui avaient été mis à pied n'étaient pas réintégrés et si les droits syndicaux n’étaient pas établis dans toutes les entreprises de la zone franche.
Pour tenter de résoudre ce problème avant la grève, le ministre du Travail et de la Productivité, Chef Emeka Wogu, a accepté avec la direction de la zone franche du pétrole et du gaz (OGFZA) et les syndicats de donner aux entreprises 90 jours pour appliquer les dispositions contenues dans la loi qui oblige les entreprises à accepter la présence de syndicats.
Le communiqué publié après la réunion prévoit aussi l'établissement de départements de relations industrielles dans les entreprises pour faciliter les contacts entre la direction de la zone franche et les syndicats. Il demande également aux entreprises de respecter la législation du travail et les conventions de l'OIT qui précisent: “Aucun travailleurs ne doit faire l'objet de représailles pour son rôle joué dans le processus de syndicalisation et dans les activités syndicales”.
Isaac Aberare, secrétaire général par intérim de Nupeng affirme au sujet de cette victoire: “La direction de la zone franche agissait comme si les droits syndicaux inscrits dans la législation ne s'appliquaient pas dans la zone; mais ils sont maintenant établis grâce à l'intervention du gouvernement, et les travailleurs et travailleuses du pétrole dans la zone franche vont bientôt bénéficier de la liberté de se syndiquer”.
“IndustriALL Global Union salue cette victoire historique de Nupeng et de Pengassan. La syndicalisation est la seule manière pour les travailleurs et travailleuses et pour les sociétés d’obtenir une part équitable de la richesse produite dans le secteur du pétrole. Ce combat et cette victoire doivent servir d'exemples à tous les syndicats du pétrole, notamment sur le continent africain”, a déclaré Jyrki Raina, secrétaire général de IndustriALL Global Union.