5 avril, 2024Le 5 avril 2024, Nexperia Philippines Inc, un acteur important de l’industrie des semi-conducteurs, a procédé à un certain nombre de licenciements qui ont eu des répercussions sur les représentants syndicaux et ont enfreint les termes de la convention collective de travail (CCT).
Avant ces licenciements, Nexperia a fermé son département capteurs et a offert des indemnités de départ volontaire aux employés concernés. L’entreprise a annoncé son intention de délocaliser la ligne de production en Thaïlande, justifiant sa décision par la faiblesse des volumes de production. Toutefois, ce raisonnement ne reflète pas la réalité au sein de l’usine, où les travailleurs et travailleuses sont obligés de prester pendant les jours fériés et doivent insister pour pouvoir poser des congés, sachant que les volumes de production augmentent.
La répression des travailleurs a commencé en septembre 2023, avec le licenciement de huit personnes, dont trois responsables syndicaux. En avril 2024, 54 travailleurs supplémentaires ont été temporairement mis à pied pour six mois et 72 autres risquent de l’être prochainement.
En réponse, le Syndicat des travailleurs de Nexperia Philippines a déposé une plainte accusant l’entreprise de pratiques de travail déloyales et d’avoir recours à des tactiques antisyndicales. L’Alliance des travailleurs de la métallurgie des Philippines (MWAP), affiliée à IndustriALL, a fait part de ses préoccupations, soulignant que les licenciements violaient à la fois la CCT et les pratiques établies en matière d’ancienneté.
“Le MWAP s’oppose fermement aux licenciements massifs et à la mise à mal du syndicat chez Nexperia. L’entreprise doit immédiatement réintégrer les travailleurs et travailleuses et mettre fin à cette série de licenciements qui affecte les emplois et les moyens d’existence de 400 personnes”,
a déclaré un représentant du MWAP.
Le Secrétaire général d’IndustriALL, Atle Høie, s’est adressé officiellement au Vice-président de Nexperia Philippines, Gareth Hughes. Dans son courrier, il exprime le fait que le licenciement de responsables syndicaux constitue une atteinte directe aux droits des travailleurs et demande instamment à l’entreprise d’adopter des mesures correctives immédiates.
“Nous vous demandons de prendre en compte l’impact de ces licenciements sur la vie des personnes qui ont consacré des années de leur vie au service de Nexperia. Nous demandons un traitement équitable, le respect des termes de notre CCT et l’arrêt des mesures qui sapent la sécurité de l’emploi”,
a indiqué Atle Høie.
Nexperia, dont le siège social se trouve aux Pays-Bas et qui a été fondée par Philips en 1981, a été rachetée en 2018 par Wingtech Technology, une société détenue en partie par l’État chinois. Sa gamme de produits comprend des diodes, des transistors, des dispositifs de protection contre les décharges électrostatiques, ainsi que des circuits intégrés analogiques et logiques, ce qui la positionne comme un acteur clé de l’industrie des semi-conducteurs.