21 septembre, 2022Le 13 septembre, plus de 80 dirigeants syndicaux d'Amérique latine et des Caraïbes étaient réunis en ligne pour discuter de leur rôle dans la campagne d'IndustriALL pour l'élimination de la violence fondée sur le genre sur le lieu de travail et dans le syndicat.
Armelle Seby, la directrice d'IndustriALL Global Union en charge des questions de genre, a expliqué que la campagne d'IndustriALL part du principe qu'aucun autre objectif syndical - comme le travail décent, la sécurité au travail et l'égalité salariale - ne peut être atteint sans qu'il soit d'abord mis fin à la violence fondée sur le genre.
Elle a ajouté qu'un élément clé de la campagne consiste à s'assurer de l'engagement et du soutien des hommes qui sont à la tête des syndicats :
"Nous avons besoin du soutien des dirigeants comme des dirigeantes si nous voulons éliminer la violence fondée sur le genre. La convention 190 de l'OIT sur la violence et le harcèlement a été possible en grande partie grâce au rôle moteur et à la vision de dirigeantes du monde entier.
"Mais les hommes ont aussi un rôle vital à jouer en tant qu'agents de changement. Ils peuvent contribuer à changer les systèmes patriarcaux et veiller à ce que les syndicats adoptent des politiques et des stratégies pertinentes. Avec notre campagne, nous devons continuer à tirer parti des exemples motivants que nous avons vus de femmes et d'hommes déterminés à mettre un terme à la violence fondée sur le genre."
Laura Carter, secrétaire régionale adjointe d'IndustriALL et responsable régionale pour les questions de genre, a déclaré que dans le cadre de la campagne, IndustriALL organise aussi une série d'Error! Hyperlink reference not valid. sur la violence fondée sur le genre.
"Le but est que ceux qui participent aux ateliers deviennent des vecteurs du changement dans leurs organisations et sur leurs lieux de travail et qu'ils contribuent à l'élaboration de politiques pour éradiquer cette violence dans leurs syndicats. À ce jour, nous avons formé 90 personnes, dont 20 hommes, dans la région,"
a dit Laura Carter.
Des dirigeants syndicaux ont relaté des initiatives syndicales couronnées de succès et discuté de stratégies pour l'élimination de la violence fondée sur le genre sur le lieu de travail et dans le mouvement syndical.
Ce fut, par exemple, Jayson Little, de l'USW Canada, qui a participé à "Be More Than a Bystander", un programme de formation syndicale qui expliquait aux hommes que faire s'ils assistent à de la violence fondée sur le genre.
Marta Zaldaña, qui travaille dans le secteur du textile au Salvador, a raconté son expérience d'un harcèlement qu'elle a signalé à son syndicat. Elle a expliqué qu'auparavant, les syndicats ne savaient pas que faire dans ces cas, mais maintenant ils ont actualisé leurs règlements, élaboré des politiques et commencé à dispenser de la formation sur les moyens de réagir pour stopper la violence et le harcèlement au sein des syndicats.
Igor Díaz, du secteur minier de Colombie, a parlé des diverses formes de harcèlement dans son entreprise. Le syndicat est intervenu dans ces cas, il a aussi revu ses règlements et s'est doté d'un département des femmes chargé de ces questions.
Christine Olivier, la secrétaire générale adjointe d'IndustriALL, a déclaré :
"Le combat contre l'inégalité et la violence fondée sur le genre est un élément essentiel de notre action et, en tant que syndicat mondial, IndustriALL doit agir.
"Nous devons faire plus que simplement condamner cette violence; nous devons utiliser toutes les ressources à notre disposition. Sur nos lieux de travail, dans nos communautés et dans nos syndicats, nous devons tous défendre les droits des femmes, agir et participer au combat. En 2017, nous nous sommes engagés à combattre la violence fondée sur le genre. Nous devons maintenant mettre en œuvre le plan d'action pour y parvenir."