23 novembre, 2020À l’issue de près de deux mois de lock-out, les travailleurs de Demix Béton, filiale canadienne de la multinationale cimentière CRH, représentée par le syndicat FIM-CSN, affilié à IndustriALL, ont signé un accord avec leur employeur.
Les membres du syndicat des travailleurs du Syndicat CSN de Demix Béton (St-Hubert) ont voté en faveur de la recommandation du conciliateur de signer un accord pour mettre fin à ce long conflit de travail. Ils s’apprêtent maintenant à retourner au travail.
Ce fut un combat difficile. Au milieu du conflit, en octobre, l’employeur a tenté de contourner les travailleurs en lock-out et d’utiliser les chauffeurs de LafargeHolcim pour livrer le béton de CRH. Les travailleurs en ont alors appelé au Tribunal administratif du travail qui a rendu un verdict clair en faveur des chauffeurs de CRH, selon lequel les travailleurs de Lafarge ne pouvaient pas être utilisés pour remplacer leurs collègues tant que le conflit se poursuivait.
Pour soutenir les travailleurs dans leur lutte, en plus de son propre message de solidarité, IndustriALL s’est adressée à l’ensemble du réseau syndical du ciment en Amérique du Nord ainsi qu’au Conseil d’entreprise européen en demandant d’exprimer sa solidarité internationale et de soutenir cette lutte des cimentiers.
Pendant toute la durée du conflit, l’employeur n’a pas pris la peine d’aborder sérieusement le problème de l’inégalité de salaire des opérateurs et chauffeurs, qui étaient plus bas que dans le reste de la région, alors que ces travailleurs effectuent le même travail et livrent les mêmes clients.
Selon le syndicat, outre les victoires juridiques, les travailleurs ont également réussi, dans le nouvel accord, à faire supprimer une clause qui les rendait vulnérables à la sous-traitance.
Louis Bégin, Président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) a souligné l’importance de la solidarité et a déclaré :
“La plus grande victoire est le respect du syndicat. Un message clair a été envoyé à CRH. Les travailleurs sont derrière leur syndicat, ce qui met fin aux décisions unilatérales et méprisantes. Le syndicat est une force démocratique qui ne peut être contournée.”