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24 novembre, 2020Les affiliés d’IndustriALL d’Amérique du Nord qui représentent les travailleurs des multinationales de l’industrie du ciment se sont rencontrés en ligne pour débattre des défis de leur secteur.
L’industrie du ciment en Amérique du Nord a rapidement retrouvé son niveau d’avant la Covid, car le ciment et le béton sont essentiels dans les sociétés qui veulent aller de l'avant. Cependant, cela n’a pas épargné aux travailleurs les défis de la pandémie en cours.
Depuis l’année dernière, le problème de la surcapacité mondiale de production de ciment n’a pas disparu et la situation générale dans le paysage des matériaux de construction n’a pas non plus beaucoup évolué. Les dix premiers producteurs de ciment se partagent 45 % de l’ensemble de la capacité mondiale, avec deux sociétés chinoises, CNBM et Anhui Conch, en tête. Leur capacité de production combinée équivaut à près de 900 millions de tonnes de ciment par an.
La pandémie de Covid-19 a incité de nombreuses entreprises, notamment dans le secteur des matériaux de construction, à développer le travail à distance et à accélérer la numérisation et l’automatisation, ce qui, selon l’évaluation de l’OCDE, nécessite la requalification d’au moins 50 % de la main-d’œuvre dans les cinq prochaines années.
Avec la propagation initiale de la Covid-19 et les fermetures ultérieures, il y a eu un ralentissement du secteur, accompagné de licenciements aux États-Unis et au Canada. Mais depuis juin-juillet, le secteur de la construction et, avec lui, la production de ciment et de béton, sont revenus à la normale. La plupart des travailleurs précédemment mis à pied ont donc été rappelés au travail. En outre, beaucoup ont constaté une augmentation considérable des heures de travail et, dans certains cas, même une légère pénurie de ciment en raison d’une forte demande.
En général, les mesures concernant la Covid-19 ont été rapides et efficaces et la plupart des travailleurs se sont sentis bien protégés. Les participants ont toutefois noté que certaines entreprises, comme LafargeHolcim, n’étaient pas disposées à faire plus que le strict minimum requis par les autorités et ont essayé d’éviter les discussions et les consultations avec les représentants des travailleurs sur le sujet.
Les participants se sont félicités de la victoire syndicale obtenue par leurs collègues cimentiers canadiens de la FIM-CSN, affiliée à IndustriALL, qui, après près de deux mois de lock-out par la multinationale cimentière CRH, ont finalement signé un accord avec leur employeur et sont retournés au travail.
Les Teamsters ont fait état de la campagne de syndicalisation en cours sur les sites du Nevada et de la Californie du Sud de CEMEX, un producteur de matériaux de construction d’origine mexicaine. Par cette campagne de syndicalisation, les Teamsters tentent de rétablir la présence des syndicats dans l’industrie du béton prêt à l’emploi, où prédominait autrefois la main d’œuvre syndiquée. Les travailleurs ont rencontré beaucoup de résistance, car l’entreprise a appliqué différentes tactiques antisyndicales, notamment en faisant appel à des avocats spécialisés dans ces pratiques. Les Teamsters ont déposé 37 plaintes différentes pour pratiques antisyndicales par l’entreprise auprès du NLRB, l’instance nationale qui régit les relations du travail ; la plupart d’entre elles ont été acceptées. Des élections syndicales sont prévues dans une trentaine d’endroits différents.
Les participants sont convenus de tenir une autre réunion et d’échanger sur l’évolution de la situation au printemps 2021.
Alexander Ivanou, Responsable pour les matériaux, a déclaré :
“Le réseau nord-américain du ciment existe depuis 2017 et s’est révélé être un bon outil pour renforcer la solidarité entre nos affiliés dans la région. Nous apprenons des combats, des victoires et parfois des défaites des uns et des autres, nous n’abandonnons jamais et nous continuerons à travailler ensemble, à nous soutenir mutuellement et à accroître notre force chaque jour.”