1 septembre, 2016Les autorités ont tenté d’interrompre une conférence syndicale à Salihorsk, en Biélorussie, consacrée aux 10 ans d’anniversaire du réseau syndical des femmes du syndicat indépendant des mineurs de Biélorussie (BITU) présent au sein de JSC Belaruskali.
Le 27 août, les militants de BITU, un affilié biélorusse d’IndustriALL Global Union, ont organisé une conférence syndicale pour évaluer les résultats des activités du réseau et discuter des plans futurs.
Quarante minutes après le début de la conférence, les pompiers, la police et une ambulance sont arrivés devant le bâtiment et ont demandé à toutes les personnes présentes de quitter les lieux. A la place de discuter de leur travail et des plans pour l’avenir, les militantes ont dû attendre à l’extérieur du bâtiment. Une demi-heure plus tard, les participants ont été informés de l’arrêt de la conférence en raison du démarrage d’un présumé incendie dans les toilettes pour hommes. Cependant, les participants à la conférence n’ont détecté aucun feu ou fumée ni senti aucune odeur de fumée lorsqu’ils se sont retrouvés dans le hall. Les militantes avaient heureusement préparé une solution de rechange et ont poursuivi leur conférence dans la maison privé de l’une d’entre elles.
BITU avait dû également affronté de nombreux obstacles administratifs pour organiser l’événement. Le syndicat a dû obtenir de nombreuses autorisations de la part des autorités pour pouvoir tenir la conférence. Ensuite, le syndicat a eu à fournir le programme très détaillé des quelques invités internationaux ayant participé à la conférence.
Selon les participants, les autorités essayent constamment de nuire à leur travail. Plus tôt dans l’année, huit militantes, également organisatrices de la Conférence des femmes à Salihorsk, se sont vues accuser de troubles de l’ordre public pour avoir mis en ligne un message vidéo de protestation de 14 secondes contre l’augmentation de l’âge de la retraite en Biélorussie. Elles ont toutes reçu un avertissement en guise de sanction administrative.
Les autorités biélorusses interviennent constamment dans les affaires internes des syndicats indépendants. Tous les moyens sont bons, y compris les pressions administratives, le sabotage du travail syndical légitime, le harcèlement des militants syndicaux : tout est fait pour museler les travailleurs.
La question biélorusse relative aux violations de la liberté syndicale est constamment restée ouverte à l’Organisation internationale du travail depuis l’an 2000, année durant laquelle les syndicats ont porté une plainte contre le gouvernement de Biélorussie. Peu de choses ont changé depuis lors. En 2016, la question de la Biélorussie était à nouveau à l’ordre du jour de la Conférence internationale du travail. Cette fois, la plainte portait sur la violation de la Convention de l’OIT sur le travail forcé.