18 avril, 2013Les questions posées par les services du procureur au syndicat interrégional des travailleurs de l’automobile (ITUA) sont parfois ridicules et hors de propos, assure le syndicat.
Les autorités ont effectué le 20 mars une inspection de l’ITUA dans le cadre d’une intensification de grande envergure de la répression contre les organisations indépendantes. Une liste des documents demandés au syndicat a été donnée à Alexei Etmanov, président de l’ITUA.
Après la remise par l’ITUA de la plupart des documents exigés, les services du procureur y ont relevé plusieurs infractions.
Les services du procureur ont protesté contre plusieurs articles des statuts du syndicats. Par exemple, les statuts indiquent que la réunion de l’organe de direction locale du syndicat est légitime si plus de la moitié des membres/délégué(e)s y 'participe'. Les autorités assurent que cet article enfreint la législation russe: il faudrait demander que les membres/délégué(e)s 'soient présents' à la réunion et n’y 'participent' pas.
Les services du procureur assurent que l’ITUA doit aux impôts 211.882 roubles et 13 kopecks (environ 5.200 euros). Pourtant, le syndicat a payé précisément le même montant aux impôts (jusqu'aux 13 kopecks) après la grève chez Ford en 2008. “Nous possédons les documents qui prouvent qu’un montant de cette somme a été payé. Je ne peux pas croire qu’une telle coïncidence soit possible. Il s’agit soit de malveillance soit d’une grave erreur”, dit Etmanov.
Enfin, le syndicat a été accusé ‘d’infraction à la réglementation contre les règles de sécurité contre l’incendie’ pour son bureau, mais il estime que c’est également faux. Etmanov explique que l’ITUA loue seulement un bureau, et selon le contrat de location, le syndicat n’est pas responsable de la sécurité contre l’incendie.
Les autorités russes ont entrepris une inspection sans précédent de toutes les ONG russes, et l’ITUA, affilié à IndustriALL Global Union, est l’une des victimes de l’activité de l’État. Etmanov dit que le syndicat va pourtant protester contre ces actions. “J’ai la certitude de notre victoire”, dit-il.