1 septembre, 2016Le gouvernement ougandais a révisé le salaire minimum pour la dernière fois en 1984. Depuis lors, les tentatives effectuées pour augmenter ou mettre à l’ordre du jour la question de la révision du salaire minimum, fixé à 1,75 US$ par mois (6 000 UGX), sont restées vaines.
Lors de l’atelier qu’IndustriALL Global Union a tenu à Kampala, les 25 et 26 août, avec le soutien de la FES, 25 travailleurs, dont 9 femmes, de syndicats affiliés des secteurs minier et métallurgique, textile, chimique et de l’ingénierie, se sont réunis pour déterminer comment amener le gouvernement à réviser le salaire minimum. Les participants ont également examiné les moyens susceptibles d’aider les syndicats à contribuer à l’établissement d’un salaire minimum qui soit décent et améliore les conditions de vie des travailleurs ougandais.
Face à l’assouplissement de la position de Yoweri Museveni, Président de l’Ouganda depuis 30 ans, sur la question du salaire minimum, les syndicats présents à l’atelier ont décidé d’adopter une approche proactive et commune en définissant un programme de travail visant à discuter de la question du salaire minimum, ainsi que d’autres enjeux de taille liés au travail.
Les travailleurs ont été informés des avantages et des inconvénients de la fixation d’un salaire minimum par rapport à la tenue de négociations sectorielles, devant bénéficier davantage aux travailleurs. Cette seconde option nécessitera toutefois la présence de syndicats nationaux puissants au sein des différents secteurs, ce qui n’est pas le cas actuellement. Les syndicats se sont fragmentés au fil des ans dans tous les secteurs en Ouganda, affaiblissant leur pouvoir de négociation.
Lors de la réunion, les syndicats affiliés ont convenu de:
- se rencontrer en vue d’établir une action commune sur le salaire décent,
- nouer le dialogue avec les parlementaires élus par les travailleurs, actuellement au nombre de cinq au sein du Parlement ougandais,
- défendre l’inclusion du salaire décent dans l’exposé de la position sur le salaire minimum,
- faire campagne pour la reconnaissance officielle des syndicats par les employeurs sur le lieu de travail,
- reformer l’approche suivie par les syndicats en matière d’organisation.