22 novembre, 2017Différents événements se sont tenus à l’occasion de la Journée de l’industrialisation de l’Afrique 2017.
D’abord, un intense débat syndical a eu lieu sur le thème des politiques industrielles durables et des implications d’Industrie 4.0 pour la région Afrique, ce 17 novembre 2017, au Nigeria.
On retrouvait parmi les participants des responsables syndicaux du Nigeria, d’Afrique du Sud, du Zimbabwe, et du Ghana. D’une manière générale, on s’est accordé à reconnaître que les impacts d’Industrie 4.0 pourraient être assez significatifs compte tenu du rôle de l’Afrique sur le marché mondial et de sa position au sein des chaînes de valeurs mondiales. Ceci est vrai en dépit du fait que de nombreuses industries en Afrique sont loin d’adopter directement des technologies avancées comme la numérisation ou l’intelligence artificielle. Bien sûr, de nombreux autres aspects des politiques industrielles durables, tels que le changement climatique, la question de l’énergie durable, le travail décent et un terme à mettre au travail précaire ainsi que le besoin d’une Transition juste, ont été également débattus.
Le 19 novembre, les syndicats ont tenu une conférence de presse bien suivie pour souligner le besoin d’un plan, une politique industrielle durable, pour l’Afrique. Ce plan doit prendre en compte les réalités actuelles : énergie et développement durables, tendances du commerce international, changement climatique ainsi que le besoin de programmes de Transition juste, d’éducation et de formation et les impacts de ce qu’il est convenu d’appeler Industrie 4.0, la transformation rapide de la production avec la numérisation, l’intelligence artificielle, l’impression 3D, etc.
Il n’existe pas de solutions toutes faites qui conviennent pour tout. Bien qu’IndustriALL Global Union puisse aider à fournir un cadre pour réfléchir à ces domaines, elle compte sur ses affiliés, aux plans national et régional, pour porter ces idées.
Brian Kohler, Directeur d’IndustriALL pour la Santé, la Sécurité et la Durabilité, a déclaré :
“L’environnement, l’économie et la société doivent être considérés comme un ensemble intégré. Tout est dans tout. Mais en tant que syndicats, nous sommes bien entendu très focalisés sur la dimension sociale et en particulier sur les emplois, le travail décent. Notre but est de créer une économie saine, comportant de nombreux emplois de qualité tout en minimisant les impacts environnementaux négatifs et en mettant en avant les intérêts de la société dans son ensemble.”
“Les gouvernements doivent intervenir pour s’assurer que les richesses soient partagées ; la libre concurrence à elle seule n’assurera pas la durabilité. Le rôle et la crédibilité des gouvernements doivent être étendus,” a ajouté Kohler.
La Journée de l’industrialisation de l’Afrique, qui a lieu le 20 novembre, a été proclamée par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1989 et est principalement organisée par l’UNIDO, l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel. Un très grand événement s’est tenu pour souligner le besoin de développement industriel, qui a vu la participation de ministres et fonctionnaires gouvernementaux, de capitaines d’industrie, d’ambassadeurs et, bien sûr, de centaines de syndicalistes qui se sont rendu sur place en cortège en chantant et en brandissant pancartes et banderoles.
À la fois Issa Aremu, Vice-président d’IndustriALL pour la région Afrique et organisateur principal des manifestations marquant la Journée de l’industrialisation de l’Afrique, et Brian Kohler, Directeur d’IndustriALL pour la Santé, la Sécurité et la Durabilité, ont souligné le besoin d’un dialogue social et d’une place pour les travailleurs et travailleuses à la table des négociations lorsque l’on réfléchit à d’importantes orientations politiques qui affectent des milliers, pour ne pas dire des millions, de travailleurs et travailleuses.
Ce message a été bien reçu. Lors de la cérémonie, l’Honorable Dr. Enelamah, Ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Investissement du Nigeria, s’est engagé auprès d’Issa Aremu à ce que les syndicats soient partie prenante aux futures discussions.
Issa Aremu a conclu :
“En dépit des défis que sont Industrie 4.0, le changement climatique, le commerce et la finance, l’Afrique doit et va réussir. Avec ses vastes ressources naturelles et humaines, l’Afrique a besoin et mérite mieux que d’être un simple fournisseur de matières premières destinées à être transformées ailleurs. Avec le soutien d’IndustriALL, ce message est passé.”