3 octobre, 2012En avance sur le 7 octobre qui marque la Journée mondiale pour le travail décent, les syndicats indonésiens ont organisé, le 3 octobre, des rassemblements de rue pour manifester massivement contre l’emploi précaire.
Organisées par le Conseil des travailleurs d’Indonésie, qui réunit les centrales syndicales nationales KSPI, KSBSI et KSPSI, ces manifestations ont rassemblé près de 3 millions de travailleurs et travailleuses. Elles ont eu lieu le 3 octobre dans 21 districts et municipalités et dans 80 zones industrielles de l’agglomération de Jakarta, ainsi que devant les parlements régionaux. La manifestation principale a réuni environ 500.000 personnes dans sept zones industrielles de Bekasi.
Said Iqbal, président de la Confédération des syndicats indonésiens de travailleurs (KSPI), a déclaré que les manifestations étaient destinées à obtenir l’arrêt de la pratique largement répandue de l’externalisation qui a pour résultat un abaissement des salaires et des prestations par rapport à l’embauche directe. Les syndicats ont demandé au gouvernement d’interdire l’externalisation en dehors de cinq domaines où cette pratique peut être permise et d’annuler les licences accordées aux entreprises externalisées.
Les revendications de l’organisation syndicale portaient également sur des augmentations du salaire minimum, qui est actuellement inférieur aux niveaux établis en Chine, en Thaïlande et en Malaisie, et sur le rejet des propositions du gouvernement concernant le paiement, par les travailleurs et travailleuses, des contributions à l’assurance maladie, à la place des employeurs.
Pendant ce temps en Allemagne, IG Metall a publié les résultats de l’étude sur l’emploi précaire réalisée par son comité d’entreprise. L’étude établit clairement que l’emploi précaire est en augmentation, qu’il provienne de l’activité des agences d’emploi privées ou de l’externalisation. L’emploi précaire n’est pas seulement en augmentation dans les nouveaux emplois, il remplace l’emploi permanent pour un poste de travail sur cinq. Le personnel embauché par des agences d’emploi privées qui est devenu la norme pour l’emploi précaire se retrouve sur les trois quarts des lieux de travail et augmente sur un lieu de travail sur trois.
Sur un autre plan, le gouverneur de Californie, Jerry Brown, a signé cette semaine deux projets de loi bénéficiant du soutien du mouvement ouvrier, visant à assurer la protection du personnel embauché par des agences d’emploi privées. L’un des projets de loi prévoit que ces salariés devront recevoir davantage d’informations sur le niveau du salaire et sur leurs heures de travail pour chaque affectation. L’autre projet de loi rend les entreprises, utilisatrices finales, responsables quand elles auraient dû savoir qu’un contrat conclu avec un sous-traitant est financièrement insuffisant pour être conforme à la législation du travail.