28 octobre, 2021Lors d’une conférence d’orientation qui s’est tenue à East London les 26 et 27 octobre, le Syndicat national des mineurs (NUM) a décidé d’un retour aux sources en matière de recrutement, d’organisation et de services à ses membres dans les secteurs de la construction, de l’énergie, des métaux et des mines.
Plus de 400 délégués ont assisté à la conférence, au cours de laquelle ont été abordées des questions telles que les stratégies de syndicalisation et l’amélioration des services aux membres, parmi lesquels la représentation en conciliation et en médiation, l’implication syndicale en matière de politiques minières, la charte minière, les politiques énergétiques, la fabrication du ciment, la violence et le harcèlement fondés sur le sexe, ainsi que des mises à niveau sur le processus d’adoption de la convention 190 de l’Organisation internationale du travail. La santé et la sécurité et la vaccination Covid-19 ont été les autres sujets abordés. Des appels ont été lancés pour que davantage de femmes et de jeunes travailleurs participent aux activités et aux prises de décision au sein du syndicat.
En ce qui concerne le bien-être des travailleurs et travailleuses, les discussions ont porté sur des salaires vitaux par la négociation de conventions collectives qui maintiennent les salaires et les conditions de travail décents que le syndicat a organisés au fil des ans. À ce jour, le syndicat a signé des accords salariaux avec 13 sociétés minières. Les discussions ont également porté sur les prestations de retraite et les plans visant à retrouver les travailleurs et travailleuses retraités qui n’ont pas encore réclamé leur pension. Le syndicat a discuté des modèles qui peuvent être adoptés pour fournir un logement décent aux travailleurs et travailleuses. En outre, la conférence a débattu de l’importance de renforcer les capacités des délégués syndicaux dans un monde du travail en mutation et de bâtir des compétences pour contrer le travail précaire par le biais de la syndicalisation.
On a appris lors de la conférence que l’exploitation minière continuait à apporter sa contribution au PIB du pays et qu’elle faisait partie des secteurs en pointe dans la reprise économique après la pandémie de Covid-19. La plupart des membres du NUM sont issus du secteur minier, notamment du charbon, de l’or, du platine et d’autres métaux. Le syndicat s’oppose aux mises en veille de mines, qui ont entraîné jusqu’ici la perte de dizaines de milliers d’emplois et la perte de membres.
Le syndicat s’est déclaré opposé à la privatisation de la compagnie publique d’électricité, Eskom. Il est plutôt favorable à l’implication de l’entreprise publique dans le secteur des énergies renouvelables, actuellement dominé par les producteurs d’électricité indépendants, et à la protection des emplois.
Concernant la Transition juste, l’un des sujets les plus débattus lors de la conférence, William Mabapa, Secrétaire général ff du NUM, a déclaré :
“Le débat sur l’abandon du charbon et le passage aux énergies renouvelables sans tenir compte des intérêts des travailleurs et travailleuses des charbonnages et ceux et celles des centrales électriques est dangereux. L’arrêt brutal de l’extraction du charbon détruira l’économie de la province de Mpumalanga, qui dépend de l’exploitation de ce combustible fossile. En ce sens, trouver une voie au sein de la transition énergétique est important pour les mineurs et leurs communautés. De plus, nous devons sécuriser l’approvisionnement en énergie avant de passer aux énergies renouvelables et donc avoir une politique de mix énergétique qui inclut le nucléaire.”
Paule France Ndessomin, Secrétaire régionale d’IndustriALL pour l’Afrique subsaharienne, a déclaré :
“Les syndicats, comme la plupart des organisations, traversent des étapes dans leur vie. À l’approche de son 40e anniversaire, le NUM mûrit en tant que syndicat fort et les débats qui ont eu lieu lors de cette conférence de politique en sont le reflet. Il est stratégique pour le NUM de discuter de l’avenir du travail et de redéfinir son rôle en tant que syndicat à l’ère numérique qui est la nôtre.”