22 janvier, 2020Peu après avoir signé des formulaires d’adhésion à un syndicat, 30 travailleurs de Petro Oil Kenya Limited ont été licenciés, tandis que les stations d’essence et de diesel au sein desquelles le syndicat comptait une majorité en membres ont été externalisées. Le Syndicat des travailleurs du pétrole du Kenya (KPOWU), affilié à IndustriALL Global Union, a déclaré qu’il allait lutter contre les violations des droits des travailleurs et des droits de l’homme et pour la réintégration de ces travailleurs.
Depuis 2011, Petrol Oil Kenya prive les travailleurs de leur droit d’adhérer à un syndicat. Le KPOWU a porté l’affaire devant les tribunaux et le 13 décembre 2019, le tribunal de Mombasa compétant en matière d’’emploi et de relations de travail a statué que l’entreprise devait reconnaître le syndicat dans les 30 jours suivant son jugement.
Cependant, au lieu de se conformer à la sentence, Petrol Oil Kenya a commencé à modifier les conditions d’emploi des travailleurs, refusant de leur permettre de prendre des jours de congé, et a externalisé les stations où le syndicat comptait le plus de membres.
En vertu du droit du travail kényan, un employeur “doit reconnaître un syndicat aux fins de négociation collective si ce syndicat représente la majorité simple des employés éligibles”.
En licenciant les travailleurs syndiqués, Petro Oil Kenya prive le KPOWU du droit à la négociation collective avec l’employeur, qui est protégé par la loi. Le syndicat dispose d’une majorité simple dans la plupart des stations-service et devrait être reconnu.
Raphael Olala, Secrétaire général du KPOWU confie :
“Nous contestons le moment choisi aussi bien que l’intention de licencier plus de 30 de nos membres, ainsi que l’externalisation de plusieurs stations immédiatement après que les travailleurs ont signé les formulaires d’adhésion au syndicat. Le harcèlement, la victimisation et la résiliation de contrats par Petro Oil Kenya parce que des travailleurs auraient adhéré à un syndicat doivent cesser.”
Dans un courrier adressé à l’entreprise, le Secrétaire général d’IndustriALL, Valter Sanches, souligne le soutien à la lutte du syndicat pour mettre fin à ces écarts de conduite :
“Nous sommes consternés par le déni flagrant de la part de Petro Oil Kenya des droits des travailleurs à la liberté d’association, d’organisation, de négociation collective et de pratiques de travail équitables qui sont protégés par la Constitution du Kenya, le droit du travail et les conventions de l’Organisation internationale du travail. Il est choquant qu’une entreprise puisse ignorer une décision de justice qui statue contre elle et en faveur du syndicat. En ce qui concerne IndustriALL, nous continuerons à lutter contre ces pratiques de travail déloyales.”