3 février, 2015CONSTRAMET (Fédération nationale des Métallurgistes, IndustriALL Chili) a intenté une nouvelle action devant les tribunaux contre SQM Industrial S.A. et SQM Nitratos S.A. pour violation des droits fondamentaux des travailleurs. En réaction, l’entreprise a mené des représailles contre ses salariés et maintient ses pratiques anti-syndicales.
SQM est le plus grand producteur mondial de lithium. Il est pour l’instant empêtré dans une controverse liée à des irrégularités financières. Il a également violé les droits fondamentaux de ses travailleurs et travailleuses, qui ont subi des représailles et ont été victimes de pratiques anti-syndicales. L’entreprise a aussi licencié deux travailleurs dont le syndicat tente d’obtenir la réintégration.
Nous allons devant les tribunaux en raison de la violation de valeurs fondamentales relatives aux droits syndicaux et à la liberté syndicale, qui font non seulement partie de la législation du travail mais sont aussi inscrits dans la Constitution”, précise Miguel Soto, le Secrétaire général du syndicat.
SQM mis en cause depuis 2012
L’entreprise a des problèmes depuis des années. En 2012, elle a obtenu un contrat spécial pour le lithium après avoir proposé 40 millions de dollars pour une concession. Ce contrat portait sur l’exploration et la production de lithium métallique pouvant aller jusqu’à 100.000 tonnes sur 20 ans. Cependant, la CEL (Commission spéciale d’adjudication) a invalidé la procédure après avoir constaté que SQM n’avait pas respecté les règles d’adjudication.
SQM a également été impliqué dans l’affaire Cascada, au cours de laquelle une minorité d’actionnaires de cette entreprise ont été accusés d’irrégularités. Le SVS (le régulateur du marché financier et de l’assurance) a mené une enquête sur de possibles infractions à la loi sur les marchés financiers et à la législation des entreprises. Au bout du compte, l’entreprise fait l’objet d’une enquête pour son rôle dans un dispositif de fraude fiscale impliquant de fausses factures et connu sous le nom de Pentagate.
Une entreprise qui ne respecte pas les droits des travailleurs
Le 6 décembre 2014, Boris Chaile et Cristian Rojo, salariés de la filiale de SQM Salar, ont été élus à la direction du Syndicat inter-entreprises des Métallurgistes, Quelques jours plus tard, l’entreprise les a licenciés en invoquant une clause de l’Article 161 du Code du Travail faisant référence aux “besoins de l’entreprise”. Cependant, ceci ne prend pas en compte la sécurité d’emploi reconnue aux dirigeants syndicaux élus.
Le 21 janvier 2015, l’Inspectorat du Travail de Calama a demandé à l’entreprise de réintégrer ces dirigeants, mais l’entreprise a refusé. Les travailleurs ont dû faire face à d’autres représailles et ont été victimes des pratiques anti-syndicales de l’entreprise. CONSTRAMET a dès lors décidé de saisir à nouveau les tribunaux contre l’entreprise pour violation de droits fondamentaux.
Au lieu de défendre les travailleurs, les dirigeants de l’entreprise les ont menacés de représailles s’ils restaient membre du syndicat inter-entreprises. Il leur a été dit qu’ils risquaient le licenciement.
Miguel Soto est persuadé que l’entreprise tente de saper le droit à négocier collectivement. Avec le soutien d’un syndicat-maison, elle a refusé de négocier et a imposé ses conventions collectives de travail.