12 novembre, 2020La MEGM, affiliée à IndustriALL, est déterminée à lutter contre le harcèlement sexuel sur le lieu de travail, en appelant le gouvernement mongol à réviser le droit du travail du pays afin de protéger les droits des femmes.
Selon l’étude “Rompre le silence pour l’égalité : étude nationale de 2017 sur la violence sexiste en Mongolie”, commandée par le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), 57,9 % des femmes mongoles interrogées ont subi des violences physiques, sexuelles, émotionnelles et économiques. 31,2 % ont subi des violences physiques et/ou sexuelles.
Le gouvernement mongol a pris des mesures pro-actives pour éliminer la discrimination sexuelle. Une loi sur la promotion de l’égalité des sexes a été promulguée en 2011, qui permet aux syndicats de déposer des plaintes pour discrimination à caractère sexuel sur le lieu de travail, y compris le harcèlement sexuel, auprès de la Commission nationale des droits de l’homme.
En 2015, le gouvernement a introduit une loi sur le harcèlement sexuel. Cependant, elle a été abandonnée au bout de deux ans, après qu’un parlementaire a fait valoir que la violence sexuelle était déjà interdite et qu’une loi autonome sur le harcèlement sexuel pouvait être détournée et utilisé de manière injuste contre les hommes.
Lors de la Conférence des femmes de la Fédération des syndicats de l’énergie, de la géologie et des mines de Mongolie (MEGM), qui s’est tenue à Oulan-Bator les 5 et 6 novembre, le Président de la MEGM, Buyanjargal Khuyag, s’est adressé aux 40 participantes en ces termes :
“Trente pourcents de nos membres sont des femmes, travaillant côte à côte avec des hommes 12 heures par jour, dans des conditions difficiles et dangereuses. Au bout de 28 jours de travail sur le site de la mine et 14 jours de repos, il y a un risque de maltraitance des enfants et de divorce. Il est important de réviser le droit du travail pour protéger les femmes et leurs droits.”
Dolgor Duinaakhuu, Secrétaire à l’énergie et responsable du comité des femmes de la MEGM, a déclaré :
“De nombreuses victimes hésitent à se manifester, car les informations confidentielles sur les violences sexuelles sont souvent révélées au cours des procédures judiciaires. Le gouvernement doit établir des procédures de traitement des plaintes pour harcèlement sexuel faciles et qui mettent à l'aise, afin que les femmes ne se sentent pas intimidées.
La tendance à rejeter la faute sur les femmes persiste dans toutes les sphères de la société, les stéréotypes sexistes exigent des femmes qu’elles tolèrent la violence domestique et obéissent aveuglément à leur mari.”
Annie Adviento, Secrétaire régionale d’IndustriALL pour l’Asie du Sud-Est, a fait ce commentaire :
“Je félicite la MEGM d’avoir organisé avec succès cette Conférence des femmes qui a mis en lumière les questions relatives à l’égalité des sexes, y compris la Convention 190. Il est crucial que les syndicalistes fassent campagne pour l’élimination de la violence et du harcèlement au travail, surtout après le violent incident à la centrale thermique n°2 de SSH en octobre.”