1 novembre, 2018Des travailleuses enceintes licenciées pour avoir sollicité un congé de maternité et ceux et celles rejoignant des syndicats confrontés à un renvoi : ces violations des droits de l’homme et du travail ont conduit Hela Intimates a être traînée devant le Tribunal de l’emploi et des relations sociales de Nairobi.
Hela Intimates, qui fabrique des sous-vêtements, du linge de nuit et des tenues de loisir possède des usines en Éthiopie, au Kenya, au Mexique ainsi qu’au Sri Lanka et fournit des marques de stature mondiale en Europe et aux États-Unis, dont Victoria Secrets et PVH, qui possède les enseignes Calvin Klein, Tommy Hilfiger ainsi qu’un certain nombre d’autres. Au Kenya, elle emploie plus de 2.500 travailleurs et travailleuses dans son usine de la zone industrielle axée sur l’exportation d’Athi River, à Nairobi.
Plutôt que d’assumer la responsabilité des conventions collectives signées par Alltex EPZ, l’entreprise qu’elle a acquise, Hela insiste pour en conclure une nouvelle. L’entreprise verse un salaire minimum de 12.000 shillings kényans (US$116) par mois aux opérateurs au lieu des 14.000 (US$136) qui figurent dans le Journal officiel.
L’affilié d’IndustriALL Global Union TTWU, Syndicat des tailleurs et travailleurs du textile, a pris la voie des cours et tribunaux pour affronter les pratiques inéquitables et illégales de l’employeur en matière de relations sociales. Ces pratiques intimident les travailleurs et travailleuses et rendent le recrutement d’adhérents difficile pour les syndicats. De plus, les permanents syndicaux ont difficilement accès aux usines en raison de l’hostilité de l’employeur. La conduite adoptée par Hela Intimates est en violation des droits des travailleurs et travailleuses et de la liberté syndicale, tels que protégés au Kenya par la Loi sur les relations sociales.
Joel Chebii, Secrétaire général TTWU, fait ce commentaire :
“Nous nous sommes rendus un nombre incalculable de fois au poste de police pour y faire lever la garde à vue d’adhérents. Leur crime ayant été de s’affilier à un syndicat. C’est une injustice que nous allons continuer à combattre. L’employeur fait cela pour réduire au silence nos revendications en vue de meilleurs salaires.”
Christina Hajagos-Clausen, Directrice de la section textile et confection d’IndustriALL, indique :
“Les fabricants de vêtements de stature mondiale devraient donner l’exemple et non fouler aux pieds les droits des travailleurs et travailleuses. Nous appelons Hela Intimates à respecter le droit des syndicats de recruter des membres ainsi que la liberté syndicale et à verser des salaires vitaux.”
Les politiques d’industrialisation du Kenya considèrent les secteurs à haute intensité de main d’œuvre que sont le textile et la confection comme un facteur important de développement économique et de création d’emploi. Selon l’Association des manufactures du Kenya, ces secteurs sont les plus créateurs d’emplois pour les jeunes. Ainsi, 17 fabricants de vêtements des zones d’exportation emploient 52.000 travailleurs et travailleuses alors que 40.000 petits fermiers cultivent le coton et que des milliers d’autres emplois se retrouvent tout au long de la chaîne de valeur.
Le Secrétaire de cabinet kényan Adan Mohamed a visité l’usine en mars
Hela Intimates EPZ Ltd. a connu une croissance rapide, avec un chiffre des ventes pour 150 millions de shillings depuis son démarrage il y a six mois
— CS Adan Mohamed (@AdanMohamedCS) 24 mars 2017