28 mai, 2020En Biélorussie, pays tristement célèbre pour son vaste recours aux contrats de travail à court terme, un tribunal a rejeté la demande de réintégration du militant syndical Mikalaj Valadzko après que la société allemande Redpath Deilmann a refusé de renouveler son contrat à court terme en raison de son activité syndicale.
En 2019, les travailleurs de Redpath Deilmann ont tenté d’obtenir une certification de sécurité de leur activité, conformément à la loi biélorusse. Après six mois de correspondance infructueuse avec les autorités de l’État, certains travailleurs ont uni leurs forces et créé une section locale du syndicat BITU pour protéger leurs droits et leurs intérêts dans un cadre plus organisé. Peu après la création du syndicat et l’élection de Mikalaj Valadzko à sa tête, la direction de l’entreprise a refusé de renouveler son contrat de travail à court terme.
Le 26 mai, la demande de réintégration et de versement des salaires perdus lors de l’absence forcée de Mikalaj Valadzko a été rejetée par le tribunal.
Kemal Özkan, Secrétaire général adjoint d’IndustriALL a déclaré :
“La décision injuste du tribunal de ne pas réintégrer Mikalaj montre l’influence du gouvernement et des entreprises sur le système judiciaire de Biélorussie. Les préoccupations du gouvernement concernant la perte d’investisseurs étrangers prennent le pas sur les règles d’un procès équitable. Dans ces circonstances, le recours aux contrats à court terme comme moyen de se débarrasser de travailleurs qui ne vont pas dans le sens de leur direction ne fera qu’augmenter.”
Maxim Poznyakov, Président du Syndicat indépendant biélorusse (BITU), déclare que la décision du tribunal est une conséquence des actions des autorités de l’État au cours des vingt dernières années pour “transformer les travailleurs biélorusses en esclaves désarmés”.
“L’absence de liberté syndicale dans le pays, une procédure de création de syndicat reposant sur une autorisation préalable, l’absence de possibilité de faire grève et le système des contrats à court terme ont fait leur œuvre. La situation actuelle des travailleurs est activement exploitée non seulement par les entreprises publiques, mais aussi par les capitaux privés étrangers.”