23 novembre, 2017Plus de 30 délégués syndicaux venus de 11 pays se sont réunis dans le cadre du réseau syndical Saint-Gobain à Paris, au siège de l’affilié d’IndustriALL, CGT Verre & Céramique, les 21 et 22 novembre pour débattre de la situation et des perspectives au sein du Groupe Saint-Gobain. Les participants ont également rencontré un représentant de la direction générale de l’entreprise.
Le groupe Saint-Gobain, qui est multi-sectoriel, emploie environ 170.000 salariés directs de par le monde. De plus, l’entreprise se prévaut de fournir plus de 550.000 emplois au plan mondial dans l’ensemble de sa chaîne de valeur par ses acquisitions, sa sous-traitance, etc. Les conditions de travail sont généralement meilleures pour les salariés directs du groupe, mais la responsabilité sociale va au-delà de cela. Le réseau syndical mondial a fait une première estimation concernant le travail précaire chez Saint-Gobain. Les syndicats participants ont confirmé qu’ils continueraient à travailler sur cette question au cours des prochaines années.
Au cours de la réunion, les délégués syndicaux ont eu l’opportunité de débattre avec M. Régis Blugeon, Directeur des Affaires sociales du Groupe Saint-Gobain, sur les chances de pouvoir développer le dialogue social avec le groupe au plan mondial.
Au cours de leurs discussions avec ce représentant de la direction, les syndicats ont soulevé des questions en suspens au plan des relations sociales dans divers pays, en particulier la Turquie, où l’affilié d’IndustriALL Kristal-IS se bat pour être reconnu depuis des années pendant que la direction locale s’efforce de ralentir le processus par le recours à des failles législatives. Au nom des syndicats qu’ils représentent, les participants ont demandé à l’entreprise d’aider à la résolution de ces problèmes. Pour certains cas, M. Blugeon a indiqué que l’entreprise était disposée à le faire.
Saint-Gobain est une entreprise qui connaît un processus permanent de transformation. L’attention portée par le groupe à la numérisation et Industrie 4.0 représente un défi pour les travailleurs et travailleuses au plan mondial et la collaboration avec les syndicats est cruciale pour le relever.
M. Blugeon a confirmé que bien que Saint-Gobain est présent au plan mondial, le groupe préfère agir sur ses sites d’activité en fonction des réalités locales. L’entreprise maintient un dialogue social fort au niveau européen, avec un attachement à son identité française et aux traditions européennes de dialogue social et d’implication des salariés. Les participants ont relevé comme un point positif le fait qu’un représentant de l’entreprise a participé à la réunion et a noué un dialogue avec les syndicats en dehors de l’Europe.
Le réseau a pris plusieurs décisions importantes :
- Le réseau va poursuivre son travail et se démener pour la mise en place d’un dialogue social régulier et structuré avec la direction de l’entreprise. À cette fin, le réseau sollicite la poursuite du soutien d’IndustriALL Global Union.
- Le comité de pilotage du réseau se réunira en mars 2018 pour préparer les étapes suivantes.
- Les axes principaux du réseau comprendront ;
- Les défis résultant de la progression d’Industrie 4.0 au sein des industries des matériaux,
- Le combat contre le travail précaire, et
- Une plus forte implication des travailleurs et travailleuses au niveau de la santé et sécurité professionnelles au sein de groupe de par le monde.
Dominique Bousquenaud, de l’affilié d’IndustriALL Fédération Chimie Énergie CFDT, sera le coordinateur du réseau pour la période qui s’ouvre. Le comité de pilotage existant, comprenant d’autres affiliés présents dans le secteur, sera à la manœuvre au nom du réseau à l’avenir.
Matthias Hartwich, Directeur d’IndustriALL pour les industries des matériaux, a ajouté :
“Le réseau a prouvé qu’il était prêt à entrer dans un dialogue empreint de maturité avec Saint-Gobain. De son côté, l’entreprise a montré qu’elle était disposée à également discuter avec les syndicats non-européens. Les défis de la révolution numérique dans une entreprise comme Saint-Gobain exigent l’implication des syndicats à niveau mondial. Si Saint-Gobain veut rester l’un des 100 premiers employeurs au plan mondial, nous devons avoir un dialogue social qui implique également les travailleurs et travailleuses au sein de l’ensemble de sa chaîne de valeur.“