1 novembre, 2021Les membres du réseau syndical de Saint-Gobain continuent de promouvoir la solidarité et réclament un dialogue social avec l'entreprise.
37 participants de 17 pays on participé à sa réunion annuelle en ligne, les 27 et 28 octobre, pour discuter des revendications et des objectifs des travailleurs de Saint-Gobain.
Partout dans le monde, le coronavirus constitue un défi de taille pour les travailleurs et leurs familles. Dans les pays du Sud, l'accès au vaccin reste problématique et les syndicats font leur possible pour obtenir une distribution équitable des vaccins.
Saint-Gobain a repris presque totalement ses activités, mais la crise du Covid-19 impacte toujours l'organisation du travail.
Dominique Bousquenaud, secrétaire général de notre affilié français FCE-CFDT et coordinateur du réseau syndical de Saint-Gobain, note que, bien que la situation financière du groupe soit globalement positive, une pénurie de matières premières fait que certaines usines ont été mises à l'arrêt.
Saint-Gobain a subi, entre 2018 et 2020, une importante réorganisation baptisée Transformation et Croissance, avec pour objectifs de renforcer les synergies, de désinvestir des activités moins rentables pour se concentrer sur les plus rentables et prometteuses. L'entreprise a annoncé son nouveau plan stratégique, "Grow & Impact", destiné à accélérer la croissance et minimiser son impact sur l’environnement. Le responsable du dialogue social chez Saint-Gobain, Régis Blugeon, a participé à la réunion et donné aux participants l'occasion d'exprimer leurs préoccupations et de débattre du dialogue social à l'échelon mondial.
Les participants ont retenu qu'il est nécessaire d'encore développer le dialogue social à l'échelon local et que le contexte global est important, surtout lorsque la législation locale n'offre pas une bonne protection aux travailleurs.
En Colombie, Saint-Gobain ne reconnaît pas le syndicat et rejette toutes les propositions syndicales en matière de santé et de sécurité ou de travail temporaire. Un dialogue n'est possible que dans le cadre de la législation en vigueur, qui ne protège pas assez les travailleurs.
En Indonésie, sous couvert d'un programme de départ à la retraite anticipée, des travailleurs sont poussés à partir à la retraite pour être réembauchés plus tard avec des salaires inférieurs et de moins bonnes conditions de travail par le biais de programmes d'externalisation. Les jeunes travailleurs ne reçoivent pas une formation suffisante et risquent leur santé. L'employeur utilise la Loi multiple à son profit et exploite les travailleurs.
Des conditions précaires, avec des bas salaires et une protection de la santé insuffisante, démotivent les travailleurs en Inde.
En Allemagne, l'usine de Mannheim, qui produisait du verre et occupait 150.000 salariés, a déménagé en Pologne où il n'y a toujours pas de représentation des travailleurs. Beaucoup d'usines Glassolutions ont été vendues au cours des 18 derniers mois. La division Sekurit de Saint-Gobain, qui produit du verre pour l'industrie automobile, connaît des problèmes car on construit moins de voitures par manque de matières premières et de semi-conducteurs.
Un équipement vieillissant et un manque de clarté sur les plans d'investissement futur inquiètent les travailleurs d'Espagne et de Belgique pour l'avenir de leurs emplois.
Alexander Ivanou, responsable des industries des matériaux chez IndustriALL, a déclaré :
"Cette réunion a été l'occasion de se faire une idée plus précise des différents problèmes rencontrés par les travailleurs de Saint-Gobain dans le monde et d'exprimer notre solidarité. Les interventions des délégués montrent la nécessité d'un dialogue social mondial, un outil qui a fait ses preuves en permettant de résoudre des problèmes et des conflits. Nous invitons une fois encore l'entreprise à entamer réellement le dialogue social."