11 avril, 2016Parallèlement à la conférence du secteur du papier de l'United Steelworkers (USW), le Réseau syndical mondial des travailleurs de Sappi s'est réuni à Pittsburgh, aux États-Unis, pour assurer le suivi de son action.
La société sud-africaine Sappi, spécialisée dans la pâte et le papier, est implantée en Europe, aux États-Unis et en Afrique australe. Presque tous ses 12.800 travailleurs sont syndiqués et plus des deux tiers sont couverts par des conventions collectives.
Les deux problèmes les plus graves que citent les délégués syndicaux de toutes les usines sont le sous-effectif et la formation. Comme c'est le cas dans pratiquement toute l'industrie de la pâte et du papier, les entreprises augmentent la production mais réduisent les niveaux d'emploi.
La perspective de faire beaucoup d'heures supplémentaires conjuguée à l'insuffisance de la formation a pour conséquence une main-d’œuvre vieillissante, les jeunes travailleurs se tournant vers d'autres secteurs.
Le Secrétaire général adjoint d'IndustriALL Global Union, Kemal Özkan, a invité les syndicats du réseau à se soutenir mutuellement dans leurs négociations.
"Nous allons vérifier les dates d'expiration des diverses conventions du groupe Sappi et exiger qu'il réponde aux préoccupations exprimées par nos camarades dans la négociation."
Les travailleurs des trois usines Sappi de États-Unis, à Cloquet, Somerset et Westbrook, sont tous représentés par l'USW, soit 2.060 personnes. Les sept usines de Sappi en Europe emploient 5.131 travailleurs qui étaient représentés à la réunion du réseau par un délégué d'IG BCE pour l'Allemagne, d'ACV et ABVV pour la Belgique, et par le président autrichien du comité d'entreprise européen. En Afrique du Sud, Sappi emploie 5.126 personnes dans sept usines et exploite 492.000 hectares de forêt.
Le syndicat sud-africain CEPPWAWU a signalé des suppressions d'emplois au cours des six derniers mois. L'usine Enstra Mill a été vendue à Corruseal, ce qui a entraîné la perte de 12 emplois. Celle de Cape Kraft a été vendue à Golden Era qui a accepté de ne pas supprimer d'emplois. Toutefois, depuis les rachats, les nouvelles directions ont toutes deux voulu imposer des mesures d'économie. Le CEPPWAWU mène des actions pour que les conditions soient maintenues et il a critiqué à la fois Sappi et les acheteurs.
Le Président du Réseau syndical de Sappi, l'Allemand Peter Schuld, d'IG BCE, déclare :
"Ce réseau poursuit une action importante d'échange d'informations et de coordination des travailleurs de Sappi. Plus nous bénéficierons de l'expérience des autres, plus nous serons forts. Nous allons continuer à rechercher une relation conventionnelle au niveau international avec l'entreprise par le biais d'un accord-cadre mondial."