19 juin, 2013Une enquête indépendante sur l’équipementier finlandais PKC au Mexique a fait la lumière sur des infractions généralisées contre les droits des travailleurs et travailleuses, notamment des cas de licenciement de membres du personnel qui tentaient de créer un syndicat indépendant, ainsi que des cas de harcèlement sexuel.
Le Consortium pour les droits des travailleurs (WRC), un groupe indépendant de contrôle des conditions de travail, soutenu par des universités américaines, a publié hier les résultats de son enquête approfondie sur des infractions commises par PKC dans son usine à Ciudad Acuña, Mexique. PKC est un équipementier local qui a parmi ses clients Chrysler, Ford, General Motors, Volkswagen et Volvo.
Réagissant à la lecture du rapport, Leo Gerard, président international de USW a déclaré:
Le rapport de WRC montre comment des entreprises multinationales tirent avantage de la faiblesse de la législation mexicaine du travail pour porter atteinte aux droits des travailleurs et travailleuses. PKC doit réintégrer immédiatement les dirigeants syndicaux licenciés et suivre les autres recommandations contenues dans le rapport.
Le gouvernement mexicain doit démontrer sa capacité à protéger les droits de ses travailleurs et travailleuses avant de bénéficier d'un plus grand accès aux marchés américains.
Le rapport montre que PKC avait imposé un syndicat d'entreprise sans en informer son personnel, harcelé et menacé les travailleurs et travailleuses qui cherchaient à adhérer au syndicat mexicain indépendant des métallurgistes et des mineurs, manipulé les élections pour assurer la défaite de ce syndicat, et licencié des personnes qui soutenaient ce syndicat indépendant. Le WRC a également dénoncé avec documents à l'appui des cas de harcèlement sexuel dans les installations de PKC.
Suite à une campagne conjointe de IndustriALL Global Union et de LabourStart durant les Journées mondiales d'action pour le Mexique en février 2013, qui s'est traduite par l'envoi de près de 10.000 lettres au directeur général de PKC, Matti Hyytiäinen, en demandant de respecter le droit des travailleurs et travailleuses de choisir leur propre syndicat et la réintégration des travailleurs injustement licenciés, le secrétaire général Jyrki Raina demande à tous les affiliés de IndustriALL de continuer à faire pression pour que la direction de PKC respecte les normes internationales et la convention 87 de l'OIT concernant la liberté syndicale:
PKC ne peut pas continuer d'ignorer la corruption pratiquée au Mexique en encourageant le système des contrats de protection qui vont à l'encontre de tous les principes de la responsabilité sociale. Les constructeurs automobiles qui achètent leurs pièces chez PKC doivent être conscients du fait qu’ils portent atteinte à l’ACM qu’ils ont signé et par lequel ils se sont engagés à protéger les droits des travailleurs et travailleuses dans le monde. Nous allons diffuser largement le rapport du Consortium international pour les droits des travailleurs (WRC) et nous soutenons fermement ses recommandations.
Le rapport du WRC se trouve sur Workersrights.org.