6 février, 2014Les trois centrales syndicales marocaines UMT, CDT et FDT, ont amorcé une démarche historique vers l’unité à la fin janvier lors d’une rencontre qui portait sur la situation économique, sociale et politique du pays.
Cette étape historique et significative reflète une volonté collective d’unifier le mouvement syndical du Maroc pour lui permettre de relever le gant face aux politiques anti-démocratiques du gouvernement ainsi que de contribuer à la construction d’une société de liberté, de démocratie et de justice sociale.
Les trois organisations ont signé une déclaration commune qui condamne les abus par rapport aux libertés syndicales, les fermetures d’usine, les licenciements ainsi que les arrestations et les poursuites à l’égard de responsables et militants syndicaux en vertu du Chapitre 228 du Code Criminel. La déclaration relevait également les mesures du gouvernement pour faire adopter des législations financières injustes qui vont à l’encontre des intérêts de la classe ouvrière, l’absence de dialogue social et de négociations collectives et la non prise en considération des syndicats au moment d’insister sur l’adoption d’un projet de loi sur le droit de grève.
Les organisations signataires sont convenues de poursuivre le travail commun qu’elles voient comme un choix stratégique : tenir le gouvernement responsable de la mise à l’écart du dialogue social et de la concertation collective ainsi que de la détérioration des conditions sociales, exiger que le gouvernement propose un dialogue sérieux et adopte des conventions collectives contraignantes. Les centrales syndicales ont également appelé le gouvernement à retirer tous les projets de loi ayant trait aux travailleurs, comme les pensions, le droit de grève ainsi qu’à faire marche arrière par rapport aux principales décisions impopulaires. Elles ont aussi confirmé leur détermination à prendre toute initiative et résolution nécessaires à la lutte en appelant les travailleurs et travailleuses du Maroc à la mobilisation en vue de faire face aux attaques contre les droits et libertés.
Abdelmajid Matoual, Membre du Comité exécutif d’IndustriALL Global Union et Membre de la Commission administrative de l’UMT a déclaré : « Une telle initiative est une démarche historique en vue de l’unification du travail syndical au Maroc afin de défendre les droits et les acquis de la classe ouvrière. Cette rencontre se situe dans un contexte de difficultés sociales dues aux décisions impopulaires du gouvernement qui ont conduit à une chute du pouvoir d’achat des citoyens ainsi qu’à des violations des droits et acquis syndicaux. »
Mohamed Zeroual, Membre du Secrétariat national de l’UMT a commenté : « La rencontre visait à pousser le gouvernement à prendre ses responsabilités et retirer tous les projets de loi qui visent à limiter les droits des travailleurs ainsi que les décisions impopulaires qui affectent négativement le pouvoir d’achat des masses populaires et à accélérer le démarrage d’un dialogue sérieux sur les pensions, les droits et libertés d’association et les subventions ».
Mohamed Elharif, Secrétaire général du Syndicat national des travailleurs des industries métallurgiques, mécaniques, électriques et électroniques (SNTIMMEE-CDT) et membre du Conseil national de la CDT a déclaré : « Le gouvernement actuel n’a pas tenu compte des accords signés l’an dernier entre les syndicats et le gouvernement d’alors. Les trois centrales syndicales vont continuer à débattre, à la lumière de la réponse donnée par le gouvernement à nos préoccupations, des actions futures à mener pour lutter en faveur des revendications de nos travailleurs. »
"Cette initiative unitaire est encourageante et remplie de promesses » a déclaré Kemal Özkan, Secrétaire général adjoint d’IndustriALL Global Union."
C’est ce que le mouvement syndical dans la région MENA doit faire. IndustriALL donne son plein soutien à cette initiative exemplaire.