27 septembre, 2018Marquant une étape historique pour le mouvement syndical du pays, le Sénat du Mexique a ratifié à l’unanimité la Convention n° 98 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) qui garantit le droit à s’organiser syndicalement et à négocier collectivement.
“Ce pays a une veille dette sociale envers la classe ouvrière, mais à partir de maintenant, les choses vont changer,” a déclaré Napoleón Gómez Urrutia durant la session parlementaire du 20 septembre 2018.
“Maintenant que cette convention a été ratifiée, les travailleurs et travailleuses, partout au Mexique, vont commencer à refonder les relations sociales de sorte à récupérer leurs droits, assurer la liberté syndicale et leur permettre de mettre sur pied des syndicats et conduire d’authentiques négociations collectives,” a ajouté Urrutia, qui est Sénateur pour le Mouvement de régénération nationale (Morena), le parti dirigé par le Président désigné, Andrés Manuel López Obrador. Il est également le président de l’affilié d’IndustriALL, Los Mineros, et coprésident régional du Comité exécutif d’IndustriALL.
La Convention n° 98 de l’OIT a été adoptée à Genève le 1er juillet 1949 et, depuis 1998, fait partie des quatre droits fondamentaux repris dans la Déclaration de l’OIT relative aux principes et droits fondamentaux au travail.
Par suite de pressions internationales, en particulier de la part d’IndustriALL, le projet de loi pour la ratification signé par le Gouvernement fédéral est arrivé devant le Sénat le 1er décembre 2015.
Cependant, le gouvernement mexicain a traîné les pieds pendant trois longues années, cédant à la pression de ceux qui souhaitaient augmenter le nombre de contrats de protection des employeurs, qui sont signés par les entreprises dans le dos des travailleurs et permettent de continuer à exploiter la population active mexicaine.
Ces dernières années, par le biais du cas n° 2694 déposé auprès de la Commission de l’application des normes et de la Commission de l’application des normes de la Conférence de l’OIT, IndustriALL a sans cesse répété ses appels au gouvernement du Mexique pour qu’il ratifie les Conventions de l’OIT et mette fin aux contrats de protection des employeurs qui contreviennent à la liberté syndicale et au droit à d’authentiques négociations collectives.
Dans sa déclaration devant le Sénat, Urrutia a indiqué qu’il serait maintenant possible de se débarrasser de ces contrats de protection préjudiciables, de renforcer lea dialogue autour du travail, d’améliorer les salaires, de reconstruire l’économie nationale et, par-dessus tout, d’assurer que les travailleurs et travailleuses soient traités équitablement et avec dignité.
Le Secrétaire général d’IndustriALL, Valter Sanches, a salué cette ratification :
"Ceci ouvre un nouveau chapitre de l’histoire des travailleurs et travailleuses du Mexique. Nous espérons que cela mettra fin aux contrats de protection, qui empêchent les travailleurs et travailleuses de constituer librement des syndicats et font que les salaires au Mexique sont les plus bas d’Amérique latine.”