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Le Maroc se prépare à la grève générale des 5 et 6 février

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4 février, 2025Les syndicats s’unissent pour protester contre les politiques gouvernementales affectant les droits et le pouvoir d’achat des travailleurs et travailleuses. Cette action fait suite aux manifestations nationales du mois dernier.

Une grève générale nationale aura lieu au Maroc les 5 et 6 février, les syndicats protestant contre les politiques gouvernementales qui, ils l’affirment, portent atteinte aux droits des travailleurs et travailleuses et érodent le pouvoir d’achat.

La Confédération démocratique du travail (CDT) a annoncé cette grève à l’issue d’une réunion de son Conseil national à Casablanca ce 1er février. L’Union marocaine du travail (UMT) a confirmé sa participation ce 2 février. D’autres organisations syndicales, dont la Confédération démocratique du travail, l’Organisation démocratique du travail et la Fédération des syndicats démocratiques, soutiennent également l’appel à la grève.

Au cœur du conflit se trouvent la proposition de loi du gouvernement sur la réglementation des grèves, ainsi qu’un projet controversé de fusion de la Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale (CNOPS) avec la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Les syndicats affirment que ces réformes éroderont des avancées durement acquises par les travailleurs et travailleuses, affaibliront les droits syndicaux et nuiront aux prestations des salariés assurés.

Voici ce dont les dirigeants des syndicats accusent le gouvernement :

  • Ignorer le dialogue social et court-circuiter les syndicats dans la prise de décisions clés.
  • Adoption forcée de lois impopulaires par le biais d’une majorité parlementaire, sans consensus
  • Incapacité à contrôler l’inflation croissante et aggravation du fardeau économique pesant sur les citoyens
  • Saper le droit de grève, qui est protégé par la Constitution

Les syndicats marocains critiquent également le gouvernement pour sa gestion de l’inflation, arguant que la hausse des prix exacerbe la pauvreté et la vulnérabilité sociale.

Dans un communiqué publié le 2 février, l’UMT a indiqué que la grève est déclenchée pour revendiquer un contrôle des prix afin de limiter l’inflation et la spéculation, la suspension du projet de loi sur la grève, qui doit être discuté à la Chambre des conseillers le 3 février, et des négociations urgentes sur les droits du travail et les politiques économiques.

Le Secrétaire général d’IndustriALL, Atle Høie, a déclaré à ce sujet :

“Nous sommes solidaires des travailleurs et travailleuses marocains qui protestent contre le mépris du gouvernement pour leurs droits et leur bien-être. Nous demandons instamment au gouvernement du Maroc d’entendre cet appel et de s’engager avec les syndicats pour un meilleur avenir pour les travailleurs et travailleuses du pays. Et nous demandons fermement que toutes les discussions sur la limitation du droit de grève, un droit fondamental des travailleurs et travailleuses, cessent immédiatement.”

Illustration : manifestation de travailleurs et travailleuses au Maroc, janvier 2025