29 avril, 2014L’interdiction par le gouvernement turc des manifestations pacifiques du Premier mai sur la Place historique Taksim à Istanbul constitue un énorme pas en arrière.
Quand les centrales syndicales nationales DİSK et KESK et leurs affiliés, avec la Chambre de médecine et la Chambre des ingénieurs, ont déclaré avoir l’intention de célébrer le Premier mai sur la Place Taksim, le gouvernement turc a simplement interdit les célébrations. La célèbre place a déjà été la scène d’un recours à la force de manière excessive contre des militants et militantes; le Premier mai 2013, les violences policières contre des syndicalistes ont occasionné des centaines de blessés graves, dont une jeune fille de 17 ans.
Les célébrations du Premier mai représentent un moment décisif pour le mouvement syndical turc, et la Place Taksim à Istanbul revêt une importance particulière pour les syndicats turcs. La première célébration massive du Premier mai sur la Place Taksim remonte à 1976. Sous la direction de la centrale nationale DİSK, des centaines de milliers de travailleurs et travailleuses y participèrent. Les célébrations en 1977 attirèrent plus de 500.000 personnes sur la même place. Cet événement a pris une tournure tragique avec 37 personnes tuées par des inconnus armés.
La Cour européenne des droits de l’homme a statué que le gouvernement turc avait enfreint l’article 11 de la Convention européenne des droits de l’homme, concernant le droit à la liberté syndicale, avec l’emploi de mesures répressives contre des membres de DISK et de KESK pour empêcher le rassemblement du Premier mai 2008 sur la Place Taksim.
De même, l’Organisation internationale du Travail (OIT) a souligné l’importance du Premier mai pour les syndicats, et le droit des syndicats de mener des activités ce même jour. Comme l’explique le Comité de la liberté syndicale du BIT: “Le droit d’organiser des réunions publiques et des défilés, notamment pour le Premier Mai, constitue un aspect important des droits syndicaux ”.
“Nous sommes gravement concernés par l’attitude du gouvernement turc envers les syndicats et la société civile qui veulent organiser des manifestations pacifiques le Premier mai,” a déclaré Jyrki Raina, secrétaire général de IndustriALL Global Union.
Nous soutenons les demandes légitimes des syndicats turcs pour célébrer le Premier mai sur la Place Taksim, sans répression, ni détentions et violences.
Signer la campagne de Labourstart pour le droit de célébrer le Premier mai sur la Place Taksim en Turquie.