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Le droit de grève, fondement de l'habilitation des travailleurs

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14 août, 2024Le droit de grève et le droit d'organisation sont des piliers fondamentaux de l'habilitation des travailleurs, inscrits dans les convention 87 et 98 de l'Organisation internationale du travail (OIT). Ces droits sont essentiels en ce qu'ils permettent aux travailleurs et aux syndicats de protéger leurs intérêts et d'affirmer leur force face à l'énorme poids économique et politique des employeurs. Sans la possibilité de faire grève, les travailleurs sont désarmés dans les négociations sur les salaires et les conditions de travail et privés d'un minimum de dignité au travail.

La base de ces protections réside dans le droit d'organisation, un droit qui permet aux salariés de s'unir et de faire campagne sur des thèmes communs.

Or, dans certaines parties du monde, la discrimination syndicale est très répandue. Même lorsqu'elles négocient collectivement, des entreprises résistent aux efforts de syndicalisation dès qu'elles le peuvent, sapant ainsi les droits fondamentaux de leurs travailleurs.

Un exemple frappant est la récente initiative de notre affilié United Autoworkers' Union (UAW) qui a introduit des actions en justice contre l'ancien président américain Donald Trump et le PDG de Tesla, Elon Musk, les accusant de menaces et d'intimidation contre des travailleurs qui revendiquent leurs droits en faisant grève. Ce cas met en lumière le combat qui se déroule à l'échelon mondial pour les droits au travail, même dans des entreprises de réputation internationale.

Tesla, réputée pour son antisyndicalisme, emploie plus de 120.000 personnes dans le monde et refuse de négocier collectivement. Les tentatives de syndicalisation du personnel se sont heurtées à une résistance féroce de Tesla, Elon Musk menaçant en personne de représailles les travailleurs qui voudraient se syndiquer. Cette attitude a suscité de vives tensions aves les syndicats, en Suède principalement.

Le syndicat suédois IF Metall a été le premier à réagir aux pratiques antisyndicales de Tesla en lançant, le 27 octobre 2023, des actions collectives dans 12 garages appartenant à Tesla puis en étendant son action à 20 autres sites.

Malgré de brèves négociations en novembre dernier, Tesla refuse toujours obstinément de signer une convention collective. La direction ne veut pas entendre parler de droits au travail car ils ne correspondraient pas au "concept de l'entreprise". Elon Musk a critiqué publiquement les syndicats, les accusant de semer la division et le négativisme dans les entreprises.

Le secrétaire général d'IndustriALL, Atle Høie, a déclaré :

"Le modèle d'entreprise d'Elon Musk est de ceux conçus pour se soustraire aux droits humains. Nous devons défendre les travailleurs et les droits pour lesquels ils se battent depuis tant de temps. Nous sommes aux côtés de l'UAW dans son combat."

Ce conflit ne concerne pas que Tesla et ses travailleurs, il est symptomatique de la bataille qui se livre pour les droits au travail en général et est d'une importance capitale pour la liberté de se syndiquer et de faire grève. Sans ces droits, les travailleurs sont exposés à l'exploitation et à l'injustice partout dans le monde. Le droit de grève n'est pas qu'un outil, c'est un moyen de défense vital qui fait que les travailleurs peuvent résister, pour eux et pour tous les autres.

Photo : Flickr