1 juin, 2015Les dernières révélations sur l'industrie de la mode, "The True Cost – Le coût réel", publiées le 29 mai, braquent une fois de plus les feux de l'actualité sur les conditions effrayantes imposées aux travailleurs qui confectionnent nos vêtements.
Pour le Secrétaire général d'IndustriALL Global Union, Jyrki Raina, "C'est un film important qui montre que suivre la mode a un coût élevé.
"Les conditions effrayantes que subissent les travailleurs de l'habillement dans les chaînes d'approvisionnement mondiales doivent changer. Les profits énormes des marques doivent entraîner des hausses de salaires qui permettent aux travailleurs de survivre."
Comme le montre le film, ce n'est rien moins qu'un changement systémique qui s'impose. Les marques de vêtements ont créé un modèle d'externalisation intenable qui leur permet d'optimiser leurs profits au détriment des travailleurs. Elles l'ont créé et elles peuvent le changer.
IndustriALL Global Union ne se limite pas à décrire l'énorme fossé qui sépare les salaires des travailleurs de l'habillement des bénéfices des grandes marques. Il agit concrètement auprès de ces marques pour changer en profondeur les méthodes du commerce des vêtements, pour s'assurer que les travailleurs reçoivent une partie de ces bénéfices sous la forme de salaires de survie.
Pour mener ce changement à bien, il faut donner aux travailleurs les moyens d'agir par le biais des syndicats. Avec ses affiliés de 140 pays, IndustriALL s'attache à renforcer les syndicats dans tous les pays qui produisent des vêtements.
Jyrki Raina, un des architectes de l'Accord sur l'incendie et la sécurité des bâtiments au Bangladesh, un document ayant force contraignante et qui fait date, signé par plus de 200 marques mondiales de la mode, conclut en ces termes :
Nous travaillons avec les plus grandes marques mondiales de vêtements pour apporter des changements systémiques dans l'industrie textile mondiale.
Des syndicats forts, qui réclament et obtiennent des salaires plus élevés pour les travailleurs de l'habillement empêcheront la spirale mondiale infernale qui voit les marques déplacer leur production d'un pays à l'autre à la recherche de salaires toujours plus faibles.
L'Accord sur l'incendie et la sécurité des bâtiments au Bangladesh
Le but de cet accord est de rendre les lieux de travail plus sûrs au Bangladesh après l'effondrement de l'immeuble du Rana Plaza qui tua plus de 1.100 travailleuses et travailleurs de l'habillement en avril 2013. Il concerne plus de 2 millions de travailleurs et a permis de réaliser à ce jour près de 1.500 inspections d'usines et de détecter des milliers de problèmes de sécurité auxquels il doit être remédié..