18 juillet, 2013Dans le contexte actuel de la mobilisation sociale au Brésil, les affiliés continuent d’entreprendre des actions contre l’adoption d’un projet de loi qui préconise une plus grande flexibilité du marché du travail. Les affiliés brésiliens de IndustriALL se sont rencontrés le 17 juillet pour examiner plus en détail le combat visant à éliminer l’emploi précaire.
La bataille menée contre l’adoption du projet de loi PL 4033 sur l’externalisation proposé par le député Sandro Mabel se poursuit, sous la conduite de plusieurs syndicats. Le texte devrait contribuer à la précarisation de l’emploi, permettre l’externalisation, notamment pour des emplois concernant des activités permanentes et normales de l’entreprise utilisatrice.
La pression des syndicats a permis d’en reporter l’adoption à plusieurs reprises par le comité parlementaire de la justice et de la citoyenneté. Il s’agit maintenant de la dernière étape avant son adoption par le Congrès qui est fixée au début août.
Après des négociations entre les principaux protagonistes, le gouvernement a décidé d’organiser une série de négociations quadripartites pour revoir le projet de loi et procéder à des amendements avant son adoption en août. Ce dialogue social implique des représentant(e)s des syndicats et des organisations patronales, des membres du ministère du Travail, et des députés. Plusieurs rencontres de négociation ont déjà eu lieu sans pouvoir aboutir à un compromis.
Selon Marilane Meixeira, de CNQ/CUT, qui fait partie du groupe de travail de la CUT sur cette question, l’adoption du projet de loi sous sa forme actuelle affaiblira les relations de travail et le pouvoir de négociation des syndicats. Les syndicats continuent de mobiliser leurs membres sur cette question. L’une des revendications de la CUT lors de sa mobilisation de masse du 11 juillet portait sur le rejet de ce projet de loi.
Malgré l’absence de réglementation de l’externalisation et des difficultés rencontrées actuellement par les syndicats sectoriels pour faire adhérer les travailleurs et travailleuses précaires, les affiliés brésiliens ont pu conclure plusieurs accords qui restreignent l’emploi de la sous-traitance au niveau des entreprises.
Le syndicat des travailleurs de la chimie dans la région de Rio de Janeiro a négocié la signature d’un code de conduite avec Bayer pour limiter l’emploi de travailleurs et travailleuses précaires. L’entreprise ne doit pas avoir recours à des sous-traitants sans consulter le syndicat. Le syndicat des métallurgistes a négocié un accord identique avec Mercedes-Benz dans la région de Sao Paulo. La direction et le comité d’entreprise ont négocié le taux de membres du personnel en sous-traitance pouvant être employé dans les usines.
Plusieurs syndicats ont également pu régulariser par une action juridique la situation des travailleurs et travailleuses précaires accomplissant des emplois relevant de l’activité permanente de l’entreprise utilisatrice. Les tribunaux ont basé leur décision sur la jurisprudence en vigueur selon laquelle ces travailleurs et travailleuses doivent être employés directement par l’utilisateur pour accomplir des activités liées directement aux activités de production de l’entreprise.
L’adoption de la nouvelle loi mettrait en cause tous les progrès réalisés par les affiliés de IndustriALL au Brésil. IndustriALL continuera de soutenir ses membres dans leur lutte contre l’externalisation au Brésil et pour la protection des droits des travailleurs et travailleuses et des syndicats.