16 avril, 2020Le Brésil a ordonné la fermeture immédiate de 47 bassins de retenue dont la stabilité n'a pu être démontrée. Plus de la moitié des mines concernées appartiennent à Vale, la compagnie responsable de la pire catastrophe environnementale et humaine que le pays ait connue.
Le 31 mars était la date limite pour le dépôt d'un certificat de sécurité. Le 2 avril, l'Agence minière nationale du Brésil a annoncé que, dans 31 cas, la sécurité des installations n'avait pu être démontrée et que les documents requis n'avaient pas été reçus pour 16 autres barrages.
Ces sites ne répondant pas aux normes de sécurité, les rejets et sédiments ne pourront plus y être stockés. Des amendes seront imposées à ceux qui n'ont pas rentré la documentation requise.
Trente-sept des installations fermées sont situées dans la province de Minas Gerais, où deux barrages de la compagnie Vale avaient cédé en quatre ans à peine. En 2015, 19 personnes ont perdu la vie dans l'effondrement du barrage de Mariana, et 272 autres dans la tragédie de Brumadinho, en 2019.
Lucineide Varjão, la co-présidente régionale d'IndustriALL pour le secteur des mines et présidente de la CNQ-CUT, déclare :
"Même après des crimes à grande échelle comme ceux de Mariana et de Brumadinho, beaucoup de compagnies continuent d'afficher un mépris total pour la santé et la sécurité, faisant passer le profit avant la vie humaine. En plus, les travailleurs doivent maintenant faire face au Covid-19, et ils se font infecter, mais les mines tournent toujours.
"Il faut que les mines ferment maintenant, et il faudrait prendre le temps de prendre les mesures nécessaires pour préserver la santé et la sécurité des travailleurs, et pour protéger l’environnement."
Le 1er avril, Vale a annoncé que trois de ses barrages étaient menacés de rupture et qu'elle construisait des structures de renforcement de ces barrages qui devaient être prêtes dans le premier trimestre de 2020.
Nilton Freitas, le représentant régional pour l'Amérique latine et les Caraïbes de l'Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois (IBB), déclare :
"Sur les 47 barrages qui ont fermé, plus de la moitié sont gérés par Vale. Mais les autorités font leur travail et protègent la population, grâce aux énormes pressions des organisations de la société civile et des organisations syndicales nationales et internationales. Nous avons tous travaillé ensemble depuis la catastrophe de Mariana, combinant campagnes locales et une intervention ferme sur la scène internationale, notamment de la part de l'OCDE."
À la suite de la tragédie de Mariana, IndustriALL et l'IBB ont déposé plainte à l'OCDE contre BHP et Vale SA, pour violation des principes directeurs de l'OCDE.