18 juillet, 2023Le Président brésilien Luiz Inácio “Lula” da Silva a signé une loi garantissant l’égalité de rémunération entre les femmes et les hommes. Il s’agit d’une étape historique pour un pays où les travailleuses perçoivent des salaires moyens inférieurs à ceux des hommes, même lorsque leurs niveaux d’éducation, leurs emplois et leurs anciennetés sont similaires.
Au Brésil, les femmes gagnent 21 % de moins que les hommes, selon les données du Département des statistiques et des études socio-économiques de l’Union interprofessionnelle (DIESSE). Dans les secteurs où les femmes prédominent (comme la santé, l’éducation et les services sociaux), l’écart de rémunération est encore plus important : 32 % par rapport au salaire des hommes.
En réponse à cette situation, le Président Lula da Silva a promulgué ce 3 juillet dernier la loi 1085 visant à garantir l’égalité de salaire et de rémunération entre les femmes et les hommes, afin de lutter contre les inégalités sur le marché du travail, d’accroître l’autonomie financière des femmes et d’améliorer leur situation générale.
La législation prévoit des mesures visant à promouvoir et à mettre en œuvre des programmes de diversité et d’inclusion sur le lieu de travail, y compris une formation sur la question pour les cadres, les dirigeants et les salariés.
Elle impose également aux entreprises employant au moins 100 personnes de fournir des rapports semestriels transparents sur les salaires et les critères de rémunération. Ces rapports doivent contenir des informations permettant une comparaison objective des salaires et rémunérations des hommes et des femmes.
En cas d’irrégularités, des sanctions administratives seront appliquées et des procédures judiciaires visant à corriger l’inégalité seront mises en œuvre. La nouvelle législation multiplie par dix l’amende dans les cas où une femme est moins bien payée qu’un homme pour le même travail et la double encore en cas de récidive. La loi prévoit également l’indemnisation du préjudice moral en cas de discrimination fondée sur le sexe, la race, l’ethnie, l’origine ou l’âge.
“La nouvelle loi établit que les critères d’égalité de salaire et de rémunération sont obligatoires pour les femmes et les hommes effectuant un travail de valeur égale ou le même travail.
Nous avons le ministère du travail, le ministère de la femme, le ministère public du travail, et tout le monde doit s’efforcer d’assurer le respect de la loi.”
a déclaré le Président le jour de la signature.
Mónica Veloso, Vice-présidente d’IndustriALL pour l’Amérique latine et les Caraïbes, souligne l’importance de la situation des travailleuses au Brésil :
“Il est essentiel que nous nous appropriions cette victoire historique dans la lutte pour l’égalité des sexes et que nous fassions de cet instrument public une réalité pour les femmes dans le monde du travail. Nous devons étendre son application dans les conventions collectives.
Le mouvement syndical, avec la force des travailleuses, peut et doit être un allié solide de cette politique publique permettant une transformation sociale et économique dans la vie des travailleuses.”