5 février, 2016Un millier de travailleurs de la seule raffinerie de pétrole que compte le Maroc sont toujours dans l'incertitude quant à leur avenir après l'arrêt de la production, en août 2015, pour cause d'endettement massif.
IndustriALL Global Union a écrit à la direction de la raffinerie SAMIR pour réclamer la reprise de la production et a demandé l'intervention du gouvernement marocain pour trouver une solution.
Peu après la fermeture, l'administration fiscale marocaine a saisi les avoirs de SAMIR pour garantir le paiement de 1,3 milliard $ d'arriérés d'impôts et de cotisations sociales.
En octobre, il s'est avéré impossible de rassembler le milliard de dollars nécessaire à un programme de sauvetage qu'avait voté l'assemblée générale.
La raffinerie SAMIR, située près de Casablanca, produisait 200.000 barils par jour. Elle est contrôlée par le saoudien Corral Petroleum Holdings, qui détient 67 pour cent de son capital.
Jusqu'à présent, les travailleurs ont reçu leurs salaires, mais il est impossible de dire combien de temps cela va encore durer. Entretemps, 5.000 personnes dont les emplois dépendent de la raffinerie pâtissent du fait que le Maroc importe maintenant la totalité de son pétrole.
Notre affilié local, le Syndicat national des Industries du Pétrole & Gaz naturel (SNIPGN-CDT), est le principal syndicat de la raffinerie. Son Secrétaire général, Hussein Elyamani, déclare :
"Nous sommes inquiets pour l'avenir des travailleurs de SAMIR et appelons les autorités marocaines à entamer sérieusement des négociations avec le propriétaire de la raffinerie afin de régler le différend dans l'intérêt de toutes les parties, en particulier des travailleurs."
En 2015, le P-DG de Corral, le Cheikh Mohamed Houssein El Amoudi, était classé par le magazine Forbes deuxième homme le plus riche d'Arabie, avec une fortune personnelle de 10,8 milliards $.