20 mai, 2016Lors de l’Assemblée générale annuelle de la société, tenue ce jour même à Stuttgart, en Allemagne, les actionnaires d’Hugo Boss ont été informés du traitement illégal que la marque de mode de luxe fait subir aux syndicats en Turquie.
Hugo Boss poursuit une politique antisyndicale de longue date à Izmir, où de nombreux travailleurs syndiqués ont été licenciés illégalement depuis que l’affilié turc d’IndustriALL Global Union, Teksif, a commencé ses activités syndicales à l’usine en 2011.
« Le comportement antisyndical d’Hugo Boss à Izmir menace la valeur actionnariale. Les violations actuelles des droits des travailleurs ont suscité une couverture médiatique négative. Plus de 107 000 consommateurs potentiels d’Hugo Boss ont signé une pétition exigeant de la société qu’elle respecte les droits des travailleurs. Plus ces violations continueront à Izmir, plus grand sera le risque que la réputation de la marque Hugo Boss soit endommagée », a expliqué le Directeur de syndicalisation et de campagnes pour IndustriALL, Adam Lee, lors de la réunion.
Sur les 163 procès intentés pour licenciements abusifs depuis octobre 2011, les tribunaux turcs ont donné raison aux travailleurs dans 76 pour cent des affaires conclues. Dans un rapport daté de janvier 2016, l’Association pour le travail équitable, auquel Hugo Boss est affilié, a également conclu qu’un grand nombre de ces licenciements sont liés aux activités de syndicalisation.
Malgré les décisions des tribunaux et le rapport de cette Association, Hugo Boss assure qu’il n’y a aucun problème à l’usine d’Izmir.
« Hugo Boss n’a pas modifié son comportement à Izmir. L’entreprise a licencié Suleyman Budak et Abdullah Satan à la fin de l’année 2015, et Meryem Bicakci au mois de mars de cette année en raison de leurs activités syndicales. L’intimidation et le harcèlement exercés à l’encontre des militants syndicaux à l’usine d’Hugo Boss à Izmir sont toujours aussi graves », a fait savoir Lee aux actionnaires.
En réponse, le PDG d’Hugo Boss, Mark Langer, a affirmé qu’Hugo Boss a respecté et reconnu Teksif, et a invité le syndicat à participer à une réunion des actionnaires.
Plus tôt dans la semaine, Hugo Boss a rencontré Teksif à Istanbul. Cependant, aucun accord n’a été trouvé, contrairement aux affirmations d’Hugo Boss à la réunion des actionnaires.
« Il ne suffit pas de parler. Nous voulons des actions pas des mots », a déclaré le Secrétaire général d’IndustriALL, Jyrki Raina. « Hugo Boss n’a pas honoré les engagements qu’il a pris envers nous et n’est pas parvenu à conclure un accord avec notre affilié, le syndicat Teksif.
« Nous prions le nouveau PDG d’Hugo Boss, Mark Langer, de faire cesser les intimidations et les menaces proférées à l’encontre des sympathisants syndicaux au sein de l’usine, de réintégrer les travailleurs licenciés, et de collaborer avec IndustriALL et Teksif pour régler le problème des violations illégales des droits des travailleurs à l’usine d’Izmir. Nous réclamons la justice et le respect des droits fondamentaux, notamment celui de la liberté d’association ».