12 mai, 2022Les principaux thèmes de l’Indaba (forum) de cette année au Cap, en Afrique du Sud, ont évolué autour du changement climatique et de la Transition juste, de la durabilité et des questions environnementales, sociales et de gouvernance dans le secteur minier.
Les discussions ont porté sur les impacts du changement climatique, en particulier sur les minerais de transition (cobalt, cuivre, manganèse, nickel, lithium, zinc), sur l’avenir de l’exploitation du charbon dans le contexte du changement climatique, sur les implications de la guerre entre la Russie et l’Ukraine et sur les risques liés à la sécurité énergétique.
L’Indaba a été marqué par des discours liminaires et l’ouverture officielle des débats de la part de trois présidents : Cyril Ramaphosa, Afrique du Sud, Mokgweetsi Masisi, Botswana et Hakainde Hichilema, Zambie, qui ont insisté sur le potentiel de l’industrie minière pour stimuler le développement économique, l’industrialisation et la création d’emplois.
S’exprimant lors du panel sur l’initiative Vers le développement minier durable (VDMD) de l’Association minière du Canada, Glen Mpufane, Directeur du secteur des mines d’IndustriALL, a soulevé le double défi de l’écoblanchiment de la part de l’industrie minière et de l’attention disproportionnée accordée par les industriels et les gouvernements à la réduction des émissions par rapport aux impacts sociaux.
“Le manque de transparence et de consultation, de dialogue et d’implication significatifs contribue à l’écoblanchiment. L’implication significative des travailleurs et des communautés se traduit par un système de normes véritablement multipartite, crédible et solide, qui va au cœur de la gouvernance. L’exigence d’un véritable dialogue doit également se refléter au niveau des sites miniers, où travailleurs et travailleuses, par l’intermédiaire de leurs syndicats et des organisations communautaires, sont amenés à participer au débat.
Des outils permettant l’implication doivent être développés entre les Fédérations syndicales internationales et les sociétés minières individuelles et, mieux encore, les associations minières, comme l'Initiative VDMD et l'ICMM (Conseil international des mines et métaux).”
L’Indaba alternatif des mines (AMI), un forum parallèle à l’Indaba minier dirigé par les entreprises et composé, lui, de communautés affectées par les mines, d’organisations de la société civile, d’organisations confessionnelles, d’organisations non gouvernementales et autres, s’est tenu sous le thème : “Une transition énergétique juste pour des communautés minières durables à l’ère de la crise climatique”.
À l’occasion de l’AMI, Glen Mpufane a rappelé la position syndicale selon laquelle la Transition juste doit aller au-delà de la réduction des émissions de carbone.
“Le lien entre la transition énergétique et le changement climatique n’est pas linéaire et neutre, mais politique. La COP26 a, s’agissant du changement climatique, forgé une référence, issue de tous les mouvements sociaux, où existe un engagement en faveur d’une transition équitable et juste et qui résiste aux fausses solutions et à l’écoblanchiment des gouvernements et des entreprises riches, ainsi qu’aux solutions qui perpétuent la pauvreté et les inégalités.”
Les affiliés d’IndustriALL dans le secteur minier du Lesotho, d’Afrique du Sud, de Zambie et du Zimbabwe, avec le soutien du bureau régional d’IndustriALL pour l’Afrique sub-saharienne et du Centre de compétence syndicale de la Fondation Friedrich Ebert (FES) pour la région, ont participé à l’Indaba pour discuter du travail décent, avec des notions de droits humains et des travailleurs, et de la formalisation de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle en Afrique sub-saharienne. Lors d’une session sur le Processus de Kimberley, des appels ont été lancés pour inclure dans les points à traiter les violations des droits humains et des travailleurs par des entités publiques, notamment dans la communauté de Marange au Zimbabwe.