21 avril, 2021Les affiliés d'IndustriALL Global Union d'Amérique latine, des Caraïbes et d'Afrique subsaharienne se sont réunis virtuellement le 7 avril pour échanger des idées sur la transition énergétique et sur ce qu'il faut faire pour obtenir de meilleurs accords pour les travailleurs et les communautés.
La transition énergétique met les deux hémisphères face aux mêmes difficultés, les gouvernements poursuivant des politiques économiques néolibérales qui marginalisent les travailleurs et les communautés pauvres. Le Chili a été cité comme l'exemple d'un pays riche en ressources alors que sa population est majoritairement pauvre. Il en va de même pour la plupart des pays d'Afrique subsaharienne, riches en combustibles fossiles, en pétrole et en gaz, alors que la plupart des habitants vivent dans la pauvreté.
Les participants ont discuté des potentialités de la transition énergétique qui peut stimuler l'industrialisation et le développement économique dans ces régions. Ils jugent que le débat sur l'énergie doit s'inscrire dans le contexte de l'économie politique des continents. La construction de centrales renouvelables est possible, mais elle doit se faire dans la protection des intérêts des travailleurs.
Ils ont aussi discuté du potentiel énorme des deux régions en sources d'énergie renouvelables, avec l'hydroélectricité, l'éolien, le solaire et la biomasse, la géothermie et les combustibles fossiles.
Les syndicats du Brésil, du Chili, de Colombie et du Mexique veulent une transition énergétique juste, avec de meilleures conditions de travail et le respect des droits des travailleurs. Ils ont évoqué l'importance du dialogue social pour la promotion de politiques industrielles durables et d'une transition juste, avec la participation des gouvernements, des entreprises, des syndicats et des communautés concernées.
Le secrétaire de Sintracarbón en charge de l'éducation, Fredys Fernández, a mentionné l'initiative lancée en 2015 par les syndicats colombiens USO, Sintracarbón et Sintraelecol, appelée "Table sociale, minière-énergétique et environnementale" Ils débattent avec la communauté, les pouvoirs publics, et des hommes d'affaires de la transition énergétique et de l'élaboration d'une politique énergétique durable pour la Colombie.
De l'autre côté de l'Atlantique, des syndicats du Ghana, d'Afrique du Sud et du Zimbabwe, membres du Réseau de l'énergie d'Afrique subsaharienne, luttent contre la privatisation des compagnies d'électricité publiques qui se solde souvent par des hausses du coût de l'électricité.
"Nous sommes opposés à la privatisation de la compagnie publique d'électricité ESKOM que propose le gouvernement. Nous préférons un distributeur d'électricité à capitaux publics et géré dans l'intérêt du public et non dans un but lucratif, ce qui rendrait l'énergie inabordable et inaccessible aux communautés pauvres. S'agissant de l'énergie renouvelable, nous préconisons la propriété collective des sources d'énergie renouvelables,"
a déclaré Enos Mbodi, du National Union of Mineworkers d'Afrique du Sud.
Kemal Özkan, secrétaire général adjoint d'IndustriALL, a déclaré :
"Nous avons besoin d'un modèle de transition énergétique global qui promeuve l'industrialisation, des emplois verts décents et les intérêts des travailleurs et des communautés. Ce n'est possible que si les pays de l'hémisphère sud adoptent des plans industriels et énergétiques durables."