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25 septembre, 2023Le droit de se syndiquer, la santé et la sécurité, le dialogue social et l'élaboration de schémas pour la Transition juste étaient les thèmes discutés à l'inauguration du réseau régional des syndicats de la chimie de la région du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord, la région MENA. Ce réseau a pour but de concentrer les efforts des syndicats, d'élaborer des stratégies pour s'attaquer aux problèmes communs et d'échanger des expériences.
Le 5 septembre, une quarantaine d'organisations syndicales de Tunisie, de Jordanie, d'Irak, du Liban, de Palestine, du Maroc, de Bahreïn et du Koweït assistaient à cette réunion en compagnie de représentants du syndicat allemand de la chimie, la mine et l'énergie IGBCE, du syndicat turc Petrol-Is et de dirigeants syndicaux représentant les travailleurs de multinationales telles qu'Unilever, Sanofi et Dow.
Tom Grinter, le directeur d'IndustriALL en charge du secteur de la chimie, a déclaré :
"Le secteur s'étend et c'est là une excellente occasion pour accroître nos effectifs et multiplier les emplois. Le secteur va connaître une évolution technologique majeure, avec le développement de l'industrie des bioplastiques, la numérisation et l'intelligence artificielle et les syndicats doivent s'y préparer."
Ahmed Kemal, le secrétaire régional d'IndustriALL pour la région MENA, a ajouté :
"Ce secteur s'étend dans la région MENA. Les syndicats sont extrêmement actifs au niveau national, ce qui incite fortement à développer l'action régionale et à améliorer la mise en réseaux et la solidarité."
Hannes Hauke Kühn, le secrétaire international de l'IGBCE, a déclaré :
"L'expérience de l'Allemagne dans le domaine de la loi sur le devoir de vigilance pourrait s'avérer très utile pour les travailleurs parce qu'elle garantit de nombreux droits et rend les entreprises responsables de la réalité des travailleurs dans les chaînes d'approvisionnement."
Riza Köze, le représentant du syndicat turc Petrol-Is, a dit :
"Il est essentiel que les entreprises négocient avec les syndicats et reconnaissent l'importance de leur rôle. L'organisation et la participation à ces réunions nous sont bénéfiques."
Le représentant du Syndicat national des travailleurs du phosphate, de la Confédération marocaine du travail, a déclaré :
"Le secteur du phosphate connaît un dialogue social stable, mais aussi des problèmes liés à la numérisation et aux fluctuations du marché. Le plus grand défi est de former 50.000 travailleurs indirects (manutentionnaires). Les défis ne peuvent être relevés qu'en changeant les mentalités et les méthodes de travail."
Hakimi Youssef, du Syndicat national du groupement des phosphates, a déclaré :
"Les changements dans le monde du travail posent de nombreux défis aux syndicats, comme l'absence de conditions de travail décentes dans les multinationales au Maroc."
Le président de la Fédération des syndicats du pétrole et de la pétrochimie d'Irak a déclaré :
"Pour l'instant, la tâche la plus importante pour les syndicats est la remise en route du complexe pétrochimique géant qui regroupe cinq usines. Cela aura des répercussion positives pour les travailleurs et pour l'économie irakienne."
Marwa Farja, du Syndicat des travailleurs de la pétrochimie du Liban, a dit :
"La situation économique se reflète dans le syndicat parce que la poursuite de l'action syndicale est un défi."
Sohar Abdo, du Syndicat national de la pétrochimie de Palestine :
"Plusieurs problèmes se posent pour les femmes, comme la loi sur le salaire minimum. Une forte proportion de femmes employées dans la pétrochimie ne perçoit pas le salaire minimum."
Abdelmajid Al-Amouri, un dirigeant de la Confédération marocaine du travail :
"Le secteur de la pétrochimie va se développer fortement dans les années à venir, ce qui oblige les syndicats à allier une augmentation du nombre d'adhérents avec de l'efficacité et une bonne organisation."
Hassan Baji, lui aussi de la Confédération marocaine du travail :
"Les affiliés du secteur vivent aussi des moments difficiles à cause de la hausse des prix. Le recours à la sous-traitance a un impact négatif sur les droits des travailleurs, d'autant plus que la législation marocaine ne sert pas les intérêts des travailleurs."
Salouan Smiri, secrétaire général du Syndicat général du pétrole et de la chimie :
"La Tunisie connaît des fluctuations, mais les syndicats ont pu obtenir des avancées. Il faut qu'ils s'efforcent de développer le réseau régional commun du secteur de la chimie."
Kemal Özkan, secrétaire général adjoint d'IndustriALL, a déclaré :
"Le renforcement du pouvoir des syndicats par le biais de réseaux dans nos secteurs est une stratégie importante pour IndustriALL. La création d'un réseau syndical régional dans la chimie est une étape majeure parce que l'unité et la solidarité pèsent beaucoup lorsqu'il s'agit de changer le rapport de forces en faveur des travailleurs face au capitalisme. Les syndicats n'ont pas d'autre alternative s'ils veulent être maîtres de leur avenir de telle sorte qu'il n'y ait aucune facette de cet avenir à laquelle ils ne participent pas."