17 novembre, 2015Plus de 100 agents de sécurité de Rio Tinto à Madagascar ont remporté une grève de trois semaines, un premier pas pour prendre en compte les mauvaises conditions de travail des sous-traitants de cette mine.
Les travailleurs, employés par Pro Tech Security pour surveiller la mine QMM d’ilménite de Rio Tinto, ont fait grève en réaction au licenciement de deux agents de sécurité qui sont des dirigeants de l’affilié d’IndustriALL FISEMA. Les grévistes exigeaient que les deux leaders syndicaux sont réintégrés et qu’un responsable qui insultait régulièrement les travailleurs et leurs familles soit renvoyé.
Le syndicat a mis fin à la grève le 5 novembre après que la direction a marqué son accord sur toutes les revendications. Elle a également accepté de payer intégralement les salaires pour la période où les travailleurs étaient en grève.
“Ces travailleurs se sont dressés pour défendre leurs dirigeants syndicaux et ont exigé du respect. Leur victoire démontre le pouvoir de la solidarité,” a déclaré Eugène Chretien, Secrétaire général de la FISEMA pour la région d’Anosy.
“Je veux aussi rendre hommage à la direction de Pro’Tech Security pour avoir écouté ses travailleurs et négocié de bonne foi avec la FISEMA. Nous espérons pouvoir bâtir des relations basées sur le respect mutuel et qui prennent en compte nos préoccupations par rapport aux conditions de travail chez Pro’Tech ainsi que d’autres sous-traitants de Rio Tinto à Madagascar,” a ajouté Chretien.
Les sous-traitants de Rio Tinto Madagascar, occupés comme agents de sécurité, employés de cantine, nettoyeurs et chauffeurs pâtissent de salaires de misère, de mauvaises conditions de travail et d’absence de sécurité d’emploi.
IndustriALL a travaillé étroitement avec la FISEMA pour former et mobiliser ces travailleurs et rendre leurs luttes publiques.
Ces travailleurs ont participé à la journée mondiale d’action chez Rio Tinto le 7 octobre, qui mettait en lumière la dépendance extrême de l’entreprise vis-à-vis de travailleurs précaires et l’absence de prise de responsabilité à leur égard.
Cette journée mondiale comprenait des actions syndicales sur les sites d’activité de Rio Tinto de par le monde. En Islande, le syndicat VM a tenu un rassemblement devant la fonderie d’aluminium de Rio Tinto pour protester contre la menace de l’entreprise de fermer l’usine si le syndicat ne permettait pas une augmentation massive de la sous-traitance des emplois les moins bien payés. Les travailleurs de la fonderie ont récemment voté en faveur d’une grève à partir du 2 décembre à défaut d’un accord d’ici là.
“Les syndicats à Madagascar, en Islande et partout dans le monde se dressent de plus en plus pour exiger de Rio Tinto que cessent ses abus en matière de sous-traitance et d’emploi précaire,” a déclaré le Secrétaire général adjoint d’IndustriALL Kemal Özkan. “L’accord à Madagascar est un premier pas positif, mais Rio Tinto a encore un long chemin à parcourir pour la prise en compte de cette problématique à l’échelle mondiale.”