15 septembre, 2016Une grève à la mine de charbon d’Anglo-American au Queensland, en Australie, est entrée dans sa quatrième semaine, l’entreprise refusant de négocier de bonne foi avec les travailleurs. La situation s’est envenimée, car le géant minier tente de faire intervenir des briseurs de grève pour saper la détermination des salariés alors que les conditions légales d’une grève sont respectées.
Cette action syndicale au niveau de la mine de German Creek a débuté le 22 août après l’échec de nombreuses tentatives de négociation qui ont suivi l’expiration de la Convention collective d’entreprise en avril 2014.
L’affilié d’IndustriALL Global Union, le CFMEU (Syndicat des industries de la construction, forestières, des mines et de l’énergie), indique qu’Anglo-American s’est opposé à des revendications fondamentales concernant par exemple des dispositions en matière de santé et sécurité ou de sécurité d’emploi pour les salariés.
La situation a empiré lorsqu’Anglo a engagé une firme de recrutement pour rechercher des opérateurs d’excavatrice pour remplacer les grévistes. Il a été proposé aux briseurs de grève des conditions meilleures que celles des salariés existants.
“Si Anglo a les moyens de verser des salaires plus importants aux grévistes, l’entreprise devrait alors revenir à la table pour négocier de bonne foi en faveur de ses salariés existants au lieu de s’esquiver et d’avoir recours à des firmes de recrutement pour trouver une main-d’œuvre parallèle,” a déclaré Stephen Smyth, président de la section des mines et de l’énergie du CFMEU au Queensland.
Une situation similaire s’est développée au sein de la mine de cuivre Los Bronces au Chili, où environ 1.700 travailleurs syndiqués sont en grève après que 45 jours de négociations destinées à améliorer la condition des mineurs ont abouti à une rupture. Les syndicats accusent Anglo-American d’être inflexible et de ne pas vouloir prolonger les négociations pour trouver un accord.
Dans les deux cas, Anglo-American prend la crise des matières premières comme excuse pour ne pas rencontrer les revendications des mineurs.
Lors de la réunion du réseau mondial Anglo-American d’IndustriALL en Amérique latine, les participants ont exprimé une forte solidarité avec les mineurs en grève en Australie et à Los Bronces au Chili.
Dans une lettre de protestation adressée à Anglo-American, le Secrétaire général d’IndustriALL, Jyrki Raina, écrit :
“Nous exhortons Anglo-American à s’assurer que des mesures appropriées sont prises pour normaliser les relations sociales et mettre un terme aux grèves en reprenant des négociations collectives en toute bonne foi. Nous soutenons les revendications raisonnables qui ont été formulées par les mineurs et exhortons Anglo à trouver un terrain d’entente.”