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La grève continue chez ArcelorMittal en Afrique du Sud après un arrêt de la justice du travail

25 mai, 2022Après que le tribunal du travail ait rejeté la requête en interdiction de la grève chez ArcelorMittal South Africa, le Syndicat national des travailleurs de la métallurgie d'Afrique du Sud (NUMSA) a repris son action pour obtenir une hausse de sept pour cent des salaires et des prestations en numéraire.

Auparavant, ArcelorMittal South Africa avait introduit une requête d'urgence et obtenu une interdiction temporaire pour les ouvriers affectés aux fours à coke, aux hauts-fourneaux et à certaines sections de la production d'acier de participer à la grève au motif qu'ils remplissent des services essentiels.

Le cas de ces travailleurs est examiné par la Commission des services essentiels qui statuera sur le caractère essentiel ou non de ces services. Bien que le droit de grève soit inscrit dans la constitution, la Loi sur les relations de travail permet d'interdire des grèves jugées toucher des services essentiels.

 

Kabelo Ramokhathali, le secrétaire régional du NUMSA à Sedibeng, déclare :

"Nous avons fait valoir devant le juge qu'une enquête sur la question est en cours et qu'il est acquis de longue date qu'un tribunal ne va pas interdire une grève faisant l'objet d'une enquête de la Commission des services essentiels. ArcelorMittal SA a su saisir une occasion qui se présentait dans le seul but de saper le droit de grève. Nous y voyons une tentative pour diviser les travailleurs. Le droit de grève est un droit constitutionnel sacré et il ne faut pas y toucher."

Le 24 mars, les travailleurs ont défilé jusqu'à l'usine ArcelorMittal SA du Vanderbijlpark et ont déposé un cahier de revendications à l'intention de la direction. Dans ce document, le NUMSA cite des informations disant que l'entreprise a réalisé un bénéfice de 6,86 milliards de rands (436 millions $) dans le pays, avec de bons résultats à l'échelon mondial. Cela veut dire qu'elle n'aurait aucun mal à assumer une hausse générale des salaires de 7 pour cent et des versements en espèces de 5.000 rands (318 $) pour chaque travailleur. Selon les syndicats, les travailleurs n'ont reçu que 5 pour cent de plus en 2020 et à peine 2 pour cent en 2021.

S'agissant des bénéfices de l'entreprise, le NUMSA, qui est affilié à IndustriALL Global Union, écrit dans son cahier de revendications :

"Ces résultats incroyables n'ont été possibles que parce que les travailleurs d'ArcelorMittal SA ont redoublé d'efforts pour que l'entreprise engrange un plantureux bénéfice. Ils ont augmenté la production et c'est par leur sueur et leur sang que cette entreprise a pu non seulement survivre pendant la pandémie de Covid-19, mais aussi prospérer !"

"Nous sommes solidaires avec le NUMSA et avec ses demandes de hausses salariales chez ArcelorMittal SA. Quand les entreprises multinationales font des bénéfices, les travailleurs doivent en profiter aussi. Les hausses de salaires pour lesquelles les travailleurs font grève leur permettront d'amortir les effets d'une inflation élevée et de la hausse du coût de la vie avec, récemment, des augmentations des prix du transport et des denrées alimentaires,"

a déclaré la secrétaire régionale d'IndustriALL pour l'Afrique subsaharienne, Paule France Ndessomin.