31 août, 2015L'investissement, l'innovation et le respect des droits sociaux sont des facteurs essentiels du succès d'une reprise de la croissance et de l'emploi en Grèce; pas la destruction de la protection sociale et de la législation du travail. IndustriALL Global et Europe ont réitéré leur solidarité avec les travailleurs et les syndicats grecs lors d'une mission à Athènes.
Les dirigeants d'IndustriALL Global Union et d'IndustriALL European Trade Union se sont rendus à Athènes pour une mission de solidarité, le 28 août 2015. Les Secrétaires généraux Jyrki Raina et Ulrich Eckelmann et les Secrétaires généraux adjoints Kemal Özkan et Luc Triangle ont rencontré les affiliés grecs de la Fédération panhellénique des travailleurs de la métallurgie, de la Fédération panhellénique de l'énergie, de la Fédération des électrotechniciens grecs, de la Fédération grecque des travailleurs de l'industrie cimentière ainsi que de la confédération syndicale grecque GSEE.
Les travailleurs grecs ont vécu des temps très difficiles depuis la crise économique et financière qui a frappé le pays en 2008. Les niveaux de la dette et du déficit public ont conduit l'économie grecque au bord du gouffre. Une aide financière s'imposait, mais elle s'est accompagnée de conditions rigoureuses.
La conséquence a été une chute de 25 pour cent du PIB du pays et une crise humanitaire profonde. Il y a quelques semaines, le gouvernement grec a été contraint d'accepter un nouveau programme d'aide financière assorti de conditions draconiennes.
Les réductions des salaires, des pensions et de la protection sociale qui ont été imposées pèsent lourdement sur la production économique, l'emploi et les recettes fiscales. Plus de 50 pour cent des jeunes sont sans travail et les familles sont incapables de payer leurs loyers, de rembourser leurs prêts hypothécaires et parviennent à peine à nourrir leurs enfants.
La troïka composée de la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international a totalement sous-évalué l'ampleur de l'impact négatif des réformes qu'elle a imposées et des rigueurs de l'austérité. Elles ont engendré un cercle vicieux délétère dans lequel plus d'emprunt avec des conditions insoutenables creuse encore l'endettement. Tout le monde reconnaît maintenant que seul un allègement peut stopper l'accroissement de la dette.
Le Secrétaire général d'IndustriALL European Trade Union, Ulrich Eckelmann, a déclaré :
Nous sommes convaincus que la Grèce fait partie de l'avenir de l'Europe. Sauver la Grèce, c'est aussi sauver l'Europe dans une situation économique et politique extrêmement difficile.
Pour garantir une reprise réussie de la croissance et de l'emploi, des mesures d'urgence s'imposent:
- Le retour à une économie saine, fondée sur un plan de reconstruction nationale englobant l'industrie manufacturière, l'agriculture et le tourisme
- Un plan ambitieux pour la croissance et l'emploi, afin de contrebalancer les réformes économiques
- Une vague d'investissement pour moderniser l'économie, soutenir l'innovation, développer l'infrastructure sociale et améliorer les infrastructures et l'efficacité énergétiques
- Une solution durable à la crise de la dette grecque, solution nécessaire à un espoir de croissance et de reprise de l'économie grecque
- Le respect des droits syndicaux fondamentaux, de la négociation collective à tous les niveaux et d'un dialogue social renforcé
Le train de réformes doit comporter la lutte contre la corruption, le travail au noir et l'évasion fiscale. La libéralisation des licenciements collectifs, des privatisations, de nouvelles baisses des pensions, la déréglementation de la législation du travail et le démantèlement de la négociation collective n'aident pas la Grèce. Ces mesures détruisent la sécurité sociale, le revenu des salariés et le pouvoir d'achat; elles auront un effet dévastateur sur la demande intérieure et, par conséquent, sur la reprise économique.
Le Secrétaire général d'IndustriALL Global Union, Jyrki Raina, a conclu en ces termes :
Nous devons briser le cercle vicieux de l'augmentation de la dette et de la baisse du PIB et recréer un climat propice à l'investissement pour faire reculer le chômage et la pauvreté. Nous allons collaborer avec les syndicats grecs pour élaborer un plan de croissance industrielle.