21 mars, 2024Le Syndicat des travailleurs de l’énergie du Zimbabwe (ZEWU), affilié à IndustriALL, s’inquiète de l’exclusion des syndicats des discussions sur la fermeture et la réaffectation de trois centrales électriques au charbon au Zimbabwe. Le syndicat affirme que 560 travailleurs seront affectés par cette décision.
Selon le ZEWU, la Zimbabwe Power Company (ZPC), propriétaire des centrales électriques, n’a pas consulté le syndicat au sujet de ces fermetures imminentes. Le syndicat considère qu’il s’agit d’une pratique déloyale. Le ZEWU, qui a adressé des courriers à la direction, affirme qu’il contestera le processus si la direction ne consulte pas le syndicat lors de la mise hors service des centrales. Le syndicat craint que certaines des décisions prises en son absence n’aient un effet préjudiciable sur les conditions de travail et le bien-être des travailleurs.
Selon la ZPC, les centrales électriques à fermer sont celles de Bulawayo, Harare et Munyati, car elles ont été construites il y a plus d’un demi-siècle et ne sont plus en activité.
Le Secrétaire général du ZEWU, Martin Chikuni, a déclaré :
“Nous sommes sérieusement préoccupés par l’approche unilatérale de la direction de ZPC, car elle est clairement en violation des principes de justice sociale et de démocratie sur le lieu de travail, tels qu’ils sont inscrits dans la loi sur le travail (chapitre 28:01). Les salariés ont le droit d’être impliqués et de participer, par l’intermédiaire de leur syndicat, aux décisions qui affectent leurs intérêts sur le lieu de travail”.
La Secrétaire régionale d’IndustriALL pour l’Afrique subsaharienne, Paule France Ndessomin, a déclaré :
“La consultation des syndicats sur les questions qui affectent les intérêts et le bien-être des travailleurs est l’une des exigences que nous formulons pour que le processus de transition des centrales électriques au charbon soit juste. C’est pourquoi nous soutenons les efforts du ZEWU en faveur d’un dialogue social sur la fermeture et la reconversion des centrales électriques au Zimbabwe. Il n’y a pas de transition juste sans la participation des travailleurs”.
Le syndicat souhaite interpeller la direction de la ZESA (l’autorité en charge de la fourniture d’électricité dans le pays) à la suite de l’annonce par le gouvernement zimbabwéen que la ZESA et ses filiales, ZPC et Powertel Communications, feront partie des entreprises publiques qui constitueront le MIF (Fond d’investissement Mutapa), anciennement Fonds souverain du Zimbabwe.
Le syndicat affirme que l’avenir des travailleurs et travailleuses de ces compagnies d’électricité est incertain, car les conditions dans lesquelles elles ont été transférées au sein du MIF ne sont pas claires. Le syndicat affirme également qu’il n’a pas été consulté lorsque la décision a été prise.
La production d’électricité du Zimbabwe provient principalement des centrales hydroélectriques et thermiques de Kariba et Hwange respectivement. Moins de cinq pour cent de l’énergie du pays provient de l’énergie solaire.