29 novembre, 2013La liberté d’association et la négociation collective sont des préalables au salaire minimum vital. L’obtention de l’engagement des gouvernements, des entreprises, des syndicats et d’initiatives multipartites pour travailler conjointement dans la direction de salaires vitaux dans les chaînes d’approvisionnement internationales a été l’objet de discussions lors de la Conférence européenne sur les Salaires vitaux en novembre.
La conférence, parrainée par les gouvernements allemand et néerlandais, a eu lieu à Berlin les 25 et 26 novembre. Elle a réuni des représentants des syndicats, des initiatives multipartites, des ONG, des gouvernements et, de manière cruciale, des enseignes et des détaillants qui se fournissent au départ de pays où les salaires tombent largement sous le seuil vital.
Un fort contingent du Bangladesh incluait des représentants du Conseil d’IndustriALL pour le Bangladesh, de l’organisation patronale du secteur de la confection BGMEA et du gouvernement. Leur intérêt se portait sur la responsabilité des enseignes qui se fournissent au Bangladesh à assurer une tarification équitable permettant aux usines de pratiquer un salaire vital.
Les débats ont souligné le besoin d’action collective. En particulier, les enseignes doivent travailler ensemble pour faire usage de leur pratiques d’achat pour s’assurer que des salaires vitaux soient payés dans les usines où elles se fournissent conjointement. De nombreux participants ont fait référence à l’Accord sur le Bangladesh, signé par IndustriALL Global Union, UNI et plus de 100 enseignes, comme un exemple de ce qu’il est possible de faire et en tant que modèle pour une initiative sur les salaires.
Il a été clairement entendu que sans liberté d’association et sans négociation collective, un salaire vital ne peut pas être obtenu ou maintenu. Les travailleurs et travailleuses doivent être en mesure de négocier des salaires qui reflètent leur contribution à la création de valeur. Les gouvernements, les entreprises et les syndicats ont un rôle à jouer pour assurer que ce droit leur revienne bien.
La conférence s’est aussi penchée sur le rôle des gouvernements pour ce qui est d’assurer qu’un salaire minimum soit aussi un salaire vital. Obon Tabroni, Vice-président de l’affilié d’IndustriALL FSPMI, s’est exprimé lors de la conférence pour expliquer comment les syndicats indonésiens avaient pu mobiliser deux millions de travailleurs et travailleuses dans un combat pour augmenter le salaire minimum.
Un plan d’action a été présenté à la conférence, établissant les responsabilités des gouvernements, des entreprises, des initiatives multipartites, des syndicats et d’autres organisations de la société civiles en vue de prendre des mesures en faveur d’un salaire vital. Ce plan d’action insiste fortement sur le besoin d’assurer la liberté d’association et la négociation collective, y compris en développant les compétences des employeurs des chaînes d’approvisionnement sur ce que cela recouvre. Il met aussi l’accent sur le besoin pour les acheteurs de se joindre à d’autres acheteurs pour créer des leviers par rapport aux gouvernements dans les pays de production et par rapport à leurs propres fournisseurs.
Jenny Holdcroft, Directrice des politiques d’IndustriaALL, conclu :
Cette conférence aura de la valeur si elle donne une impulsion en faveur de salaires vitaux. Nous voulons voir un plus grand engagement politique des gouvernements en vue d’utiliser leur influence pour que soient augmentés les salaires dans les pays producteurs, mais aussi pour insister auprès des multinationales originaires de leurs pays pour qu’elles garantissent que tous les travailleurs de leurs chaînes d’approvisionnement reçoivent un salaire vital.