23 juin, 2015Plus de 60 délégués représentants les travailleurs de tous les continents des deux grandes multinationales du ciment en cours de fusion, Lafarge et Holcim, étaient réunis les 16 et 17 juin à Egerkingen, en Suisse, pour discuter des enjeux et des conséquences négatives qu'auront pour les travailleurs le processus de fusion et ce qui s'ensuivra.
Les délégués ont exprimé leur colère et leurs préoccupations quant aux conséquences de la fusion dans la pratique, et ils ont évalué les effets de la campagne mondiale et des actions menées au niveau local par les syndicats en réaction à l'indifférence de la direction et à l'absence d'un dialogue social, d'une information et d'une consultation dignes de ce nom.
Trois journées d'action mondiale ont eu lieu depuis le début de l'année et ont été largement suivies aux quatre coins de la planète.
Un représentant du français Lafarge était présent à la réunion et a été soumis à des questions et critiques acerbes des participants. Ils lui ont exprimé leur malaise face aux licenciements liés à la restructuration de l'entreprise ainsi qu'aux cessations d'activités sans reconnaissance des droits fondamentaux. Les cas particuliers de l'Inde, l'Indonésie, l'Italie et la Belgique ont été évoqués comme particulièrement préoccupants en raison du nombre élevé de licenciements injustifiés et de l'incertitude pour l'avenir des travailleurs et de leurs familles, sans qu'aucune autre solution soit explorée.
L'avenir des relations du travail et du dialogue social à l'échelon mondial et local est remis en cause, et l'extension à la nouvelle entité de l'actuel accord-cadre mondial (ACM) réclamée de toutes parts. Une réglementation adéquate de la participation des travailleurs et de la santé et la sécurité au travail restent une préoccupation majeure de tous les salariés de Lafarge et de Holcim.
Les participants ont été proprement scandalisés que la direction de Holcim n'ait pas assisté à la conférence pour s'entretenir avec les travailleurs.
Les représentants des travailleurs ont ensuite discuté de nouvelles mesures pour faire monter la pression sur la direction de la future entreprise.
Le Secrétaire général adjoint d'IndustriALL Kemal Özkan a déclaré :
Nous sommes venus ensemble à cette réunion du comité syndical mondial pour discuter des revendications fondamentales qu'ont les travailleurs à la suite de la fusion des deux géants mondiaux du ciment, Holcim et Lafarge. Nous sommes toujours ouverts à un dialogue authentique, mais la direction de Holcim fait montre d'une arrogance inacceptable en refusant de parler aux représentants des travailleurs alors que la date de cette réunion était connue depuis des mois.