9 mars, 2023Depuis l’adoption en 2019 de la Convention 190 de l’OIT sur la violence et le harcèlement dans le monde du travail, les syndicats du monde entier font campagne pour sa ratification. À ce jour, 25 pays ont ratifié la C190, le Canada et l’Irlande étant les derniers en date à l’avoir fait.
L’Uruguay a été le premier pays au monde à ratifier la convention. Les affiliés d’IndustriALL dans le pays ont joué un rôle important en organisant des ateliers pour expliquer le contenu de la convention et pourquoi elle est un outil utile pour les syndicats.
Les syndicats philippins ont exhorté le gouvernement à lutter contre le harcèlement et à ratifier la convention. Dans le cadre de la campagne syndicale, les travailleurs et travailleuses ont brandi des affiches portant la mention “Ratifiez la convention C190 de l’OIT”. Pour sensibiliser davantage les travailleurs et travailleuses, leurs masques et leurs t-shirts portaient la mention “Ratifiez la convention C190”.
La loi indienne oblige les employeurs à former des comités de lutte contre le harcèlement. Toutefois, ces comités ne sont pas efficaces. Dans le cadre de leur campagne de ratification, les syndicats réclament des comités efficaces et sensibilisent les travailleurs et travailleuses à la convention. Le gouvernement n’a pas encore entamé le processus de ratification.
Les syndicats bangladais ont mené des actions dans les rues pour revendiquer la ratification de la C190. Le gouvernement a promis à plusieurs reprises de se pencher sur la ratification, mais rien ne s’est concrétisé.
Au Sri Lanka, les syndicats ont organisé des sessions de dialogue entre les syndicats et d’autres groupes d’intérêt sur la ratification de la convention C190. Les syndicats font partie du comité consultatif national du travail, qui discute des droits au travail et ont souligné l’importance de la ratification. Le précédent ministre du travail s’était engagé à ce que le pays ratifie rapidement la convention, mais compte tenu des changements politiques actuels, le gouvernement n’a pas bougé.
En Ouganda, les syndicats ont organisé des réunions conjointes avec le gouvernement, une conférence de presse et une campagne médiatique à l’aide d’affiches portant le slogan “Ratifier et s’approprier la Convention 190”. Ces activités ont permis de sensibiliser le public à la convention et à l’importance de sa ratification.
À Madagascar, des conversations sont organisées à chaque activité des femmes avec l’intervention d’experts de l’OIT. Après une étude comparative de l’OIT sur les dispositions existantes en faveur des femmes, les partenaires sociaux ont accepté d’entamer le processus de ratification. Les employeurs ont des doutes, mais le processus se poursuit. Une proposition de refonte du code du travail a été faite et la C190 a été incorporée dans le texte.
Au Nicaragua, les syndicats ont fait campagne pour la C190, mais le gouvernement tarde à réagir.
À Trinité-et-Tobago, les syndicats ont procédé à une analyse des lacunes de la législation actuelle et ont identifié la ratification comme une priorité. Un forum sur la convention a été organisé et les syndicats ont été invités à s’y exprimer.
En Colombie, les syndicats et les politiques ont organisé une audition publique sur la convention et le président s’est engagé à ratifier la convention.
“IndustriALL félicite ses affiliés pour les campagnes portant sur la C190. La violence et le harcèlement fondés sur le sexe sur le lieu de travail ont un effet domino sur chacun d’entre nous. Nous exhortons les syndicats à poursuivre leurs campagnes jusqu’à ce que les gouvernements aient ratifié cette convention”, a déclaré Christine Olivier, Secrétaire générale adjointe d’IndustriALL.
IndustriALL, en collaboration avec la Fondation Friedrich Ebert (FES), a élaboré un schéma de formation, les modules 1, 2 et 3, sur la violence basée sur le genre, intitulés “Violence. Pas sur notre lieu de travail”.