11 juillet, 2016Les affiliés d’IndustriALL Global Union et Rio Tinto poursuivent leur dialogue sur l’établissement des principes mondiaux convenus relatifs au travail, ainsi que les structures pour les appliquer, après la restructuration de la direction de la compagnie.
Néanmoins, Rio Tinto n’ayant pas amélioré de manière satisfaisante sa façon de traiter ses travailleurs, la compagnie demeure la cible d’une campagne mondiale.
La société minière Iron Ore Company of Canada, qui appartient à Rio Tinto, n’a pas tenu sa promesse de réintégrer les membres du Syndicat uni des travailleurs de la sidérurgie (USW) licenciés, qu’elle a remplacés par des contractants. Elle n’a pas non plus respecté son engagement de collaborer à la résolution des 3 500 plaintes en souffrance déposées par le syndicat.
A Madagascar, Rio Tinto a récemment fait part de son intention de licencier les employés de plusieurs de ses départements - qu’elle ne considère plus comme faisant partie de son activité principale - et de les remplacer par des contractants. La compagnie a refusé de discuter du niveau de rémunération préoccupant de ces derniers qui en fait des travailleurs pauvres au bord du désespoir.
Pendant longtemps, Rio Tinto n’a pas voulu répondre aux préoccupations du Syndicat des mineurs de Namibie (MUN) en matière de violations des droits de liberté syndicale des contractants. La compagnie a récemment informé MUN qu’elle envisageait de sous-traiter tous les postes d’entretien, ce qui aggravera le problème de l’emploi excessif de travailleurs précaires.
En Afrique du Sud, le Syndicat national des mineurs (NUM) a signalé que les contractants sont brimés, accusés de transgressions mineures et finalement congédiés lorsqu’ils adhèrent à un syndicat et soulèvent le problème de leurs conditions de travail, y compris lorsqu’ils réclament des équipements de protection individuelle appropriés. Rio Tinto a répondu aux préoccupations soulevées par NUM à ce sujet que cela ne relève pas de la responsabilité de la compagnie.
La situation s’est récemment détériorée à Rio Tinto en Afrique du Sud quand les contrats de six mois à un an des employés ont été renouvelés pour un mois seulement, accroissant le problème de la précarité de l’emploi.
IndustriALL et les syndicats membres du réseau syndical mondial de Rio Tinto continuent de faire campagne pour améliorer les pratiques de travail au sein de la compagnie. MUN, NUM, USW, les syndicats présents à Madagascar et d’autres syndicats actifs à Rio Tinto luttent tous contre l’augmentation du travail précaire.
IndustriALL sensibilise les clients et les actionnaires de Rio Tinto sur ces problèmes, y compris au moyen d’un document d’information adressé aux investisseurs. IndustriALL a demandé à la compagnie de communiquer aux investisseurs davantage d’informations sur sa main-d’œuvre, qu’elle dit considérer comme son meilleur atout mais sur laquelle elle ne divulgue néanmoins pratiquement rien. IndustriALL continue également de s’opposer à l’adhésion de Rio Tinto au Pacte mondial des Nations Unies du fait que la compagnie ne respecte pas ses principes.
« Nous espérons que Rio Tinto s’engagera sincèrement à poursuivre prochainement un dialogue social constructif aux niveaux mondial, régional et local », a déclaré le Secrétaire général adjoint d’IndustriALL Kemal Özkan. « Néanmoins, nous sommes prêts à faire campagne contre la compagnie aussi longtemps qu’elle mettra pour y parvenir ».