22 juin, 2018Les grandes marques mondiales se tournent de plus en plus vers le Kenya dont le secteur de l'habillement et du textile connaît une reprise après des années de déclin. Le Syndicat des tailleurs et des travailleurs du textile organise les travailleurs de cette industrie en développement et obtient de bonnes conventions.
Ces marques qui se fournissent au Kenya sont notamment Arrow, Calvin Klein, H&M, Arrow, Izod, Cherokee et VF Corporation.
L'usine United Aryan, située dans la zone franche d'exportation de Nairobi, approvisionne H&M et confectionne des blue jeans pour Levi's. Elle occupe 2.800 travailleurs, tous membres du Syndicat des tailleurs et des travailleurs du textile (TTWU), affilié à IndustriALL Global Union, qui a conclu avec la direction un accord de monopole syndical qui implique que tous les travailleurs embauchés par cette entreprise deviennent automatiquement membres du syndicat.
Une des conséquences de cet accord est que la plupart des problèmes de relations professionnelles qui se posent sont traités dans l'usine même. United Aryan projetant d'ouvrir une plus grande usine qui pourrait employer jusqu'à 10.000 personnes, cet accord de monopole syndical est très prometteur pour les stratégies d'organisation et de recrutement du TTWU.
Comme dans la plupart des entreprises de confection, 80 pour cent du personnel de l'usine sont des femmes et le TTWU met en place un programme qui s'adresse en particulier aux travailleuses.
Le salaire minimum payé par United Aryan est de 13.000 shillings (127 $) par mois, ce qui est plus que dans le reste de l'Afrique subsaharienne. Cette situation devrait permettre d'amener ces autres pays au niveau d'un minimum vital.
Pour Paule France Ndessomin, la secrétaire régionale d'IndustriALL pour l'Afrique subsaharienne :
“Nous continuerons à soutenir le recrutement des travailleurs et travailleuses de l'habillement par le TTWU au Kenya parce qu'il contribue à l'emploi de jeunes femmes et à la reprise tant attendue d'un secteur manufacturier en déclin sur le continent.”
Le secteur de l'habillement et du textile kényan a tout à gagner d'un élargissement de son marché dans les zones de libre-échange dont il est membre, à savoir la Zone de libre-échange continentale africaine, la Communauté d'Afrique de l'Est et le Marché commun d'Afrique orientale et australe. Le pays a aussi signé des accords de partenariat économique comme l'Accord de Cotonou conclu entre l'Union européenne et les pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, et l'African Growth and Opportunity Act (AGOA) qui régit les ventes de vêtements du Kenya aux États-Unis qui absorbent près de 92 pour cent de sa production.
Le programme Vision du gouvernement kényan fait du secteur de l'habillement et du textile un moteur de son industrialisation. Il représente actuellement 7 pour cent de ses recettes d'exportation.