20 décembre, 2012Le Comité exécutif de IndustriALL Global Union a pris l’engagement d’organiser une mobilisation internationale en faveur des droits syndicaux au Mexique durant la semaine du 18 au 24 février 2013.
Cette date marque le terrible accident à la mine de Pasta de Conchos, en 2006, où 65 mineurs ont trouvé la mort. Le refus du gouvernement mexicain et de l’employeur Grupo Mexico de remonter à la surface les corps des 63 mineurs qui restent ensevelis est largement connu comme une tentative de dissimuler les causes réelles de ce désastre et la faiblesse des moyens affectés aux secours.
Les 65 mineurs de Pasta de Conchos tués par un “homicide industriel” symbolise la complicité du gouvernement et de l’employeur au Mexique pour le non respect quotidien des droits fondamentaux des travailleurs et travailleuses.
Des infractions systématiques aux droits des travailleurs et travailleuses ont lieu dans tous les secteurs industriels et dans toutes les régions du Mexique. Le mouvement syndical international se mobilise chaque année en février pour informer ses membres et les responsables politiques de leur pays de la nécessité d'obtenir un changement.
Au cours des prochaines journées d'action, les syndicalistes rendront à nouveau visite à l'ambassadeur du Mexique dans leur pays pour tenter d'imposer une action sur les points suivants:
- La plainte en suspens de l'OIT no 2694 sur les contrats de protection
- Obtenir justice pour Pasta de Conchos
- Le rejet des récentes réformes juridiques régressives
Les actions vont également porter sur des mobilisations, des activités destinées à obtenir une prise de conscience, et la rédaction d’une lettre adressée au nouveau président mexicain Enrique Peña Nieto. Les espoirs sont grands au Mexique sur les changements positifs attribués au nouveau gouvernement Peña Nieto en faveur des travailleurs et travailleuses et des syndicats dans le pays. L'appel international lancé en février évoquera ces espoirs.
Peña Nieto doit intervenir pour assurer le retour rapide et sans danger au Mexique de Napoleon Gomez Urrutia, secrétaire général de Los Mineros et membre également du Comité exécutif de IndustriALL, exilé actuellement au Canada en raison de fausses accusations portées contre lui avec le soutien du régime du président sortant Calderón. Peña Nieto doit également intervenir pour obtenir la paix au travail et la justice dans des grèves qui revêtent une importance cruciale aux mines de Grupo Mexico à Somberete, Cananea et Taxco, où l'entreprise a forcé les membres de Los Mineros à faire grève pendant plus de cinq ans.
Le syndicat des électriciens, SME, se bat toujours pour obtenir la réintégration de plus de 16.500 travailleurs et travailleuses à Mexico malgré un jugement de la Cour suprême en leur faveur.
Les membres de IndustriALL dans les industries de l'énergie, du pétrole, du verre, de la chaussure et de l'automobile ont également besoin d'une intervention du gouvernement pour mettre fin aux attaques injustes des employeurs qui préfèrent établir des contrats de protection avec des syndicats jaunes et éviter ainsi le système de relations industrielles pour pouvoir exploiter encore davantage leur main-d'œuvre.
Il est temps pour les autorités mexicaines de respecter et de suivre les recommandations du Comité de la liberté syndicale du BIT, approuvées en juin par le conseil d'administration du BIT, qui demandent au gouvernement mexicain d'examiner la question des contrats de protection.
Le Comité du BIT “est fermement convaincu qu'un dialogue aura lieu avec les organisations nationales les plus représentatives des travailleurs/euses et des employeurs, ainsi qu'avec les six organisations plaignantes dans cette affaire ou qui ont accordé leur soutien”, indique-t-on dans les recommandations du Comité, en ajoutant que le Comité “a confiance dans le fait que des mesures législatives et autres seront prises dans un avenir proche pour renforcer la protection contre les pratiques antisyndicales qui portent atteinte aux principes en vigueur dans la négociation collective”.
L’ONG finlandaise Finnwatch de la recherche s'est concentrée sur la responsabilité des entreprises dans un rapport publié ce mois-ci en collaboration avec les syndicats finlandais, qui révèle que plusieurs entreprises finlandaises restreignent le droit de leurs salariés à adhérer et à créer librement des organisations au Mexique. Si tel est le cas, ces entreprises agissent contre leurs propres codes de conduite et enfreignent les droits de la personne.
L'équipementier multinational finlandais PKC dans le secteur automobile a mis à pied la semaine dernière quatre membres du comité exécutif de la section 307 du syndicat Los Mineros à Ciudad Acuña. Cette attitude agressive antisyndicale, qui concerne également la mise à pied de 120 travailleurs/euses considérés comme soutenant le syndicat, a été décidée par représailles contre leur activité dans la syndicalisation.