31 juillet, 2014Le 28 juillet a été une journée spéciale en Colombie pour les travailleurs et travailleuses qui ont renouvelé leur engagement à aider leurs collègues externalisés. La commémoration a pris la forme d’une réunion nationale destinée à promouvoir le secteur formel et à combattre l’externalisation.
Assistaient à la réunion, 120 représentant(e)s des centrales syndicales CUT et CTC, des sections colombiennes des FSI (UITA, UNI, IBB, FIOT. IE, IndustriALL et ISP), du Programme national FNV de Colombie, du Comité d’unité syndicale du secteur des mines et de l’énergie (CUSME) et de ses syndicats membres, et d’une délégation suédoise sous la conduite du maire de Trollhättan. Elle a procédé à l’analyse des grandes lignes d’un projet de proposition de loi devant être présenté à un groupe de sénateurs pour être pris en considération, et qui pourrait servir de point de ralliement pour une campagne visant à faire adopter une législation contre l’externalisation, une pratique qui appauvrit les travailleurs et travailleuses et ne fournit aucun emploi décent.
Le président de la CTC, Miguel Morantes, a souligné la signification de la date choisie pour la journée d’action. C’est le 28 juillet 1983, il y a trente-et-un ans de cela, que 200 travailleurs externalisés ont été enterrés lors d’un tragique accident, alors qu’ils travaillaient à la construction d’un tunnel d’accès pour la plus grande centrale hydroélectrique du pays, dans la municipalité de Ubalá (Cundinamarca), région de Guavio. Bien que les travailleurs aient été prévenus que des lignes de faille géologique pourraient causer une tragédie de cette portée, les ingénieurs et leurs dirigeants n’en ont pas tenu compte. Ce type d’accident survient presque toujours à cause d’un manque complet de protection des travailleurs employés précairement. De là, l’importance du choix de cette date pour une journée d’action contre l’externalisation. Le barrage est maintenant exploité par l’entreprise multinationale ENEL-ENDESA, dont les salariés sont membres de SINTRAELECOL, affilié à IndustriALL et à la CUT.
Fabio Arias, secrétaire général de la CUT, a souhaité la bienvenue aux participant(e)s, en exprimant ses vœux pour le succès de cet évènement. Il a également souhaité la bienvenue aux représentant(e)s des sections colombiennes des FSI, à la délégation suédoise et au Programme national FNV de Colombie.
Dans une série de tables rondes, des représentant(e)s de syndicats et de centres de soutien ont donné leur opinion sur la question centrale. Le discours de Paul Akerlund mérite d’être mentionné tout particulièrement. Il a expliqué comment le mouvement syndical suédois a réussi à contrôler les effets nocifs de l’externalisation en travaillant activement avec les personnes externalisées pour augmenter leurs salaires et leurs prestations et les porter au niveau des salariés employés directement. L’externalisation a seulement lieu occasionnellement avec un salaire qui permet de classer ce travail comme un emploi décent.
La réunion a approuvé une déclaration destinée à être remise aux organes de presse dans les prochains jours. Elle demande aux syndicats du principal secteur d’essayer de recruter des travailleurs/euses externalisés et au mouvement syndical de rester actif en assurant la promotion de l’emploi formel par tous les moyens possibles, par la filière législative, par des accords collectifs ou par une action revendicative directe.